C'est drôlement dangereux de s'attacher à quelqu'un, c'est incroyable ce que ça peut faire mal. Rien que la peur de perdre l'autre est douloureuse. C'est moche de guetter un signe de quelqu'un pour se sentir heureux...

Haytham & Aaliyah.

Cinq heures du matin. Certaines personnes se levaient pour aller au travail, d'autre en revenait, mais la plupart de la population des U.S.A était profondément endormi. Pas Haytham. Assit devant sa cheminé, un verre de Scotch à la main, son regard ne pouvait quitter les flammes ardentes de sa cheminée et ainsi il se laissait hanter par ses douloureux souvenirs de guerre. Jamais il n'avait cru cela si difficile et pourtant ... Côtoyer la mort vous change un homme.

Lentement il se leva, déposa son verre sur la table basse et parti en direction de sa chambre. Planter devant l'immense miroir, il retira difficilement sa chemise et laissa son regard ce porter sur son corps mortifié. Là, fièrement dessinées, les cicatrices qui, aujourd'hui encore, témoignaient de la douleur et de l'horreur de la guerre. Sur son torax on pouvait en compter sept, la huitième se trouvant dans sa cuisse. Encore maintenant il pouvait se rappeler de la douleur cuisante de la sensation que quelque chose traverse son corps comme une motte de beurre. On lui avait d'abord tirer dans la cuisse, puis trois fois dans l'épaule gauche, puis une fois en plein milieu de ses pectoraux, puis dans le bras droit, puis dans la côte gauche et pour finir dans le pectoral gauche, là où d'ailleurs se trouvait toujours loger la balle qu'on avait pas su lui retirer.

Regardant le soleil se lever, il repensait à ce moment de la journée où il avait cru pouvoir faire une ronde tranquille, au lieu de cela il avait perdu sept hommes sur dix. A partir de là ça avait été la descente en enfer. Étant immobilisé, il végétait dans le camps tout en descendant des litres et des litres d'alcool bon marché. Puis on l'avait renvoyé au pays pour qu'il se soigne, n'était pas jugé apte à mener ses hommes ni physiquement, ni psychologiquement. Voilà pourquoi il était aujourd'hui de retour aux États-Unis. Il avait fait la promesse à ses soldats décédés de continuer à se battre pour eux et qu'il se soignerait pour eux.

Vers les onze heures et demi, il entra dans une supérette, une fois arrivé à la caisse, il dû serrer les dents pour ne pas crier de douleur en forçant un peu trop de son bras gauche. Même après deux mois, il n'arrivait pas vraiment à le bouger et plus le temps passait, plus la douleur se faisait ressentir. Puis sans vraiment faire attention, il laissa ses plaques sortir de sa chemise et son tatouage de l'US Army se dévoila au niveau de son avant bras droit. « L'US Army hein ?! ... Mon fils y était soldat en Afghanistan ... Il a marché sur une mine et a été réduit en morceaux ...» Haytham ferma les yeux, se souvenant de tous ses jeunes soldats qui mouraient au combat à cause de ses saloperies de mines. Levant son regard vers le vielle homme, il hocha la tête. « Lieutenant-colonel Haytham Beckett, c'est un honneur monsieur. Sachez que votre fils est un véritable héros et que toutes mes pensées les plus sincères vous accompagnes.» Le vielle homme hocha la tête un doux sourire aux lèvres et tandis qu'Haytham allait payer, ce dernier leva la main. « Laisser ... C'est la maison qui offre.» Haytham le remercia avant de faire passer ses articles dans sa main droite, tout en remettant correctement ses plaques et baissa cachant son avant bras droit avec sa chemise.

Trainant dans la ville, perdu, il fut surprit du calme qui y régnait. Parfois il avait encore l'impression d'entendre les bruits de balles, les cris et le son du fusil qui se recharge. Parfois il avait l'impression d'avoir laisser une partie de lui en Afghanistan, peut être était-ce le cas ?! Surement même, un jour on lui avait dit qu'un homme laissait toujours une partie de son âme sur le terrain ... Lui avait failli y laisser la vie. Entrant dans un café, il mit à peine un pied à l'intérieur de celui ci quand une petite tête brune, lui fonça dessus. Lâchant ses courses, il l'attrapa de son bras valide et le porta en souriant. «Chéri ! Maman t'as déjà dis de ne pas faire ça ! »
Il sourit doucement et reposa le petit garçon au sol avant de relever son regard vers celui de la mère du bambin.«Haytham ..» Il fut sous le choc. «Aaliyah je ... Salut !»
Près de dix ans qu'il ne l'avait pas revu et une chose était sur elle avait bien changée. Elle était magnifique. Mais tout à coups il remarqua quelque chose, elle était maman ... Bien sur en revenant ici il avait espéré la revoir et encore plus qu'elle soit libre ... Mais il savait bien que cette chance était véritablement infime. «Wahou ... Ça fait longtemps ! Tu es vraiment magnifique ... » Un léger sourire se dessina sur son visage, sourire qui disparu bien vite en voyant la magnifique bague qui ornait son doigt. Elle était mariée ... Super ! Soudain, il senti quelque chose tirer sur sa chemise, baissant la tête il se mit à la hauteur du petit garçon.«Tu connais ma maman ? En tout cas moi je suis d'accord avec toi, ma maman c'est la plus jolie des mamans du ciel et de la terre et de l'univers et même des dinosaures ! Je m'appelle Dastan et toi ? » Haytham eut un sourire attendrie en entendant cela avant de se figé est ce qu'il venait de dire qu'il s’appelait Dastan ... Comme son deuxième prénom. Voyant que le garçon attendait une réponse, il reprit enfin contenance. «Dastan ? J'aime beaucoup ce prénom ! Je m'appelle Haytham et oui en effet ta maman et la plus belle chose qui m'est donné de voir. » Il remonta et croisa le regard de la jeune femme. «Véritablement la plus belle ... Je peux t'offrir un café ? Au moins en souvenir du bon vieux temps ?» Le jeune homme ne pouvait détacher son regard de celui de la belle, qu'est ce qu'elle avait pu lui manquer, mais bizarrement elle lui manquait encore plus maintenant, alors qu'elle n'était qu'à quelques centimètres de lui. Peut être parce qu'il ne se faisait plus d'illusion et qu'il sentait qu'il l'avait réellement perdu.