I FELT APART, COME BACK UP AGAIN.
PART ONE: WHERE IT ALL STARTED:
"Cher Journal, aujourd’hui c’est la fin d’une aventure. Aujourd’hui, c’est le jour que j’ai attendu depuis dix ans. C’est la dernière fois que je t’écris, Journal. Aujourd’hui, je passe à un nouveau moi. Revenons-en aux débuts.
Le 27 Avril 1986, la naissance de Jolynn Anadia Kellers mais j’ai toujours préféré Jolynn Andy Kellers malgré les protestations familiales. D’ailleurs, je suis issue d’une famille normale. Londoniens, mon père a un grand cœur et est toujours là pour son unique fille, ma mère, elle, a des tendances dépressives mais m’a toujours porté un amour profond et enfin, mes deux frères, jumeaux, dont la seule préoccupation semblait de me torturer. L’amour fraternel en somme. Jusqu’ici, vous me direz, pas d’ombres au tableau. Et vous avez raison, j’avais une vie paisible. Jusqu’à mes 15 ans où toute ma vie fut bouleversée.
Une journée banale. Une invitation de Sally, mon amie de l’époque et d’Ethan, mon crush du lycée à une petite soirée au club de notre quartier londonien. Rien d’extraordinaire en somme. Et pourtant ce soir-là, Ethan m’a fait goûter aux joies de l’alcool. Mon seul regret à ce jour. Je me rappelle de la sensation d’enivrement qui m’avait envahi lorsque la liqueur avait pénétré mon œsophage. Dérangeant et pourtant si bon. Après cela, mes souvenirs sont plutôt flous. Je me rappelle seulement de son visage. Celui d’un sadique, d’un pervers. Celui d’un homme faible. Celui que j’allais tuer. Celui que j’allais faire souffrir en retour. Sally m’avait retrouvé quelques heures plus tard en sang au fond des toilettes.
Depuis ce jour, je me suis jurée de retrouver mon violeur et de lui faire payer. Non seulement, j’ai changé mais la dynamique de ma famille aussi. Mon père se sentait coupable de ma souffrance et de ma nouvelle folie, ma mère, quant à elle, ne se supportait plus. Mes frères ont très vite quitté la maison, étant déjà en âge de se créer une vie honorable.
A l’aube de ses 47 ans, ma mère m’a dit adieu. Elle me laisse juste ce mot : « Remember Jolynn, I used to be someone too. » Merci maman. Je me retrouvais, âme esseulée dans la maison si bruyante quelques mois auparavant. A mes 18 ans, il était temps pour moi de poursuivre mon objectif. Le retrouver. Le tuer.
Des heures de recherches dans les registres. Des heures où seule la vengeance comptait. Pendant deux ans, mon quotidien se construisait autour de lui, de son visage, de la souffrance et de la haine. Une piste m’amena jusqu’à Los Angeles. Je l’avais retrouvé. Un vrai pourri : proxénète, mafieux et surtout dirigeant d’une bande de tueur à gages. La solution adaptée pour moi. Je m’entrainais jour et nuit à tirer, à apprendre les méthodes de torture. Je finis par m’intégrer, j’adoptai un nouveau look plus rebelle pour correspondre à ses standards. Il m’adorait, il m’aimait même. Il ne savait pas qui j’étais et il ne le saurait que lorsque la vie quitterait son corps. Pendant six ans, ma vie se résuma à le servir. Je tuais. Sans pitié. Sans regrets. Je ne connaissais pas mes victimes et je ne voulais pas en savoir plus. Je jubilais à chaque vie volée. Je suis certainement une mauvaise personne mais je ne peux pas regretter d’avoir servi ma mission du mieux que je pouvais.
Aujourd’hui, son corps est devant moi. Meurtri par les coups, les heures de torture et le courant électrique qui s’est faufilé dans ses membres de manière répétée. Il m’a supplié. J’ai ri. Il a pleuré. J’ai frappé plus fort. Et maintenant, il était mort. Kyle Jandrik, l’homme qui m’avait violé. Moi, jeune londonienne de 15 ans.
J’ai tout prévu. Dès ce soir, je pars pour le Michigan où une nouvelle demeure, un nouveau look, un travail paisible et je l’espérais de nouvelles rencontres s’offriraient à moi. Je ne cherche pas la rédemption, je veux juste éviter la revanche des siens. Je veux continuer à vivre quoiqu’il en coûte. Après tout, ‘I am someone too, Mum.’ C’est sur ces mots que je te quitte, toi, Journal et Toi, l’homme qui m’a transformé. Adieu."
PART 2: LOVE GIVES EVEYTHING UNTIL IT FLEES:
Et l'histoire avait continué. Ailleurs. A Detroit. C'en était fini de mon violeur. C'en était fini de mon passé de tueuse à gages. Bien sûr, je m'étais embrigadée dans cette armée de l'ombre simplement pour atteindre ce vil homme. Je ne pouvais pas le regretter.. Même si j'avais fait des choses terribles, réduit en cendres mes valeurs. Mais j'avais continué à avancer, la culpabilité bien ancrée au fond de ma cervelle. Tenter de se reconstruire... Une utopie. Le passé vous poursuivait toujours. Et c'est ce qui m'était arrivée dans cette nouvelle ville. J'avais recroisé le chemin du célèbre Ethan Sanders après plus de dix ans. J'en avais fait même tombé ma tasse de café alors que je travaillais à l'association pour les femmes maltraitées. On avait parlé. On avait pu reconnecter. C'était une grave erreur dans le fond... Il faisait partie de ce passé sombre, il était un des auteurs et témoins de ce qui m'était arrivé dans ce bar, adolescente. Mais une part de moi avait conservé ce béguin pour lui, c'était une évidence. Se plonger dans ses yeux bleus, voir son sourire s'étaler alors que les sentiments refaisaient leur apparition, avec un naturel déconcertant. Et puis, j'avais perdu pied. Tout m'était revenu en mémoire et j'avais sombré. Avant de partir aussi vite que possible. Non sans déposer mes lèvres sur les siennes furtivement.
Et je n'avais pas l'intention de le retrouver. Jamais. Je ne voulais plus sentir son regard électrisant se poser sur moi. Je ne voulais plus revoir le visage de l'homme qui m'avait tout pris au bar ce soir là. Je ne voulais pas faire face à la culpabilité d'avoir tué pour assouvir une stupide vengeance. Et pourtant, j'avais revu Ethan. Et je n'avais pas pu lutter. J'avais fini par succomber à ce crush d'adolescent, dix ans trop tard. Pendant quelques jours, je n'avais senti aucune ombre au tableau. Jusqu'à... Stiles. Mon frère. Un de mes frères. Et il n'était pas venu me rendre visite par simple courtoisie, loin de là. Il était blessé, profondément. Et c'était ma faute. A la suite de ma vendetta contre une de mes victimes, la seule qui ait survécu... Ce cher Myles Stevens avait décidé de me le faire payer. Et la meilleure manière de m'atteindre? Ma famille. Je n'avais plus de mère. Mais j'avais Irving et Stiles, les jumeaux. Et mon père. Et il avait fallu que Myles tue Irving, sous les yeux de Stiles. Il était apparu devant ma porte, avec la même lueur de vengeance dans les yeux que moi quelques années plus tôt. Mon frère était méconnaissable et les mots qu'il prononça me brisèrent. Complètement. Pour couronner le tout, notre cher père avait succombé des suites d'un cancer peu de temps auparavant. Je n'avais plus rien. Et mon frère me déshonorait. Et je le méritais...
La suite m'est un peu flou. Je me suis enfermée, quelques jours ou peut être semaines... Mais un bon matin, c'en fut trop. Et après avoir écrit une lettre des plus difficiles, j'ai avalé une tonne de pilules en croyant que tout cela me libérerait de mes fardeaux. Et ma cigarette enflamma les restes de ma demeure. Je me suis cru morte. Pendant quelques secondes. J'ai vu des images, des flashs, j'étais finalement heureuse. Mais tout cela sonnait faux. On m'a sauvé. Stiles & Ethan sont arrivés au bon moment et on m'a sauvé. Et j'ai essayé de reprendre une vie normale, au bras de mon fiancé et avec le soutien de mon frère, rongé par la haine et le remords. En vain. J'ai dû supporter la faiblesse de mon corps, traînée dans un fauteuil pendant plusieurs semaines. Je devenais folle. Et je savais que la menace approchait... Je la sentais. Myles. Il viendrait me chercher. Il n'abandonnerait pas avant que se fin ou la mienne ne vienne.
PART 3: AND I'M GOING BACK TO THE START:
Il m'avait retrouvé. Il avait joué avec mes nerfs et avait attaqué Ethan. Il l'avait détruit. Littéralement. Ses blessures étaient conséquentes mais les pleurs ne vinrent pas lorsqu'on le retrouva après des jours de torture. La colère était bien trop ancrée en moi. Je savais ce que je devais faire. Et je n'ai pas hésité une seule seconde. Même si cela remettait en cause mes sentiments, ce que j'avais construit dans le Michigan. Je suis partie. Me venger, une ultime fois. Espérant qu'Ethan retrouverait une vie normale, loin de moi. Deux semaines de recherche. Et un face à face. Je n'en suis pas sortie indemne. Encore des blessures. Surtout mentales. Ses mots me lacérèrent encore plus que la pointe d'un sabre. Mais j'ai gagné le combat. Laissant le sang couler inéluctablement, un sourire macabre aux lèvres. Et j'avais décidé de tout oublier. De redevenir celle que j'étais avant tout cela. Avant mes quinze ans. L'insouciante, la téméraire Jolynn. Avec un caractère effroyable. J'ai appris quelques semaines plus tard, par Stiles, qu'Ethan avait fini par détaler pour un endroit reculé. Je n'avais pas dans l'intention de venir le déranger dans son havre de paix. Absolument pas. C'est cette espèce de curiosité malsaine et mon instinct protecteur qui m'obligeait à garder un oeil sur lui, de loin... Juste cela. Rien de plus. Il fallait faire abstraction du passé. Oublier. Tout oublier. Cette horreur que j'avais proféré. Et la haine qui m'avait détruite. Se reconstruire. Tout recommencer...