a belle blondinette sortait de son cabinet d’architecture, exténuée par sa journée difficile. Depuis deux semaines, elle avait signé un contrat avec une grande entreprise de la ville qui avait choisi son cabinet d’architecture pour ouvrir la nouvelle galerie qui ouvrirait ses portes dans moins d’un an. Ca n’était pas évident, les délais étaient courts et ils venaient à peine de trouver les plans qui plairaient à la société qui l’employait. Il allait falloir choisir les meilleurs architectes de son cabinet pour arriver à tenir les délais puisque cela faisait six mois que la ville annonçait l’ouverture de cette nouvelle galerie à la date fixée. Ce nouveau contrat était un vrai challenge pour elle et il fallait bien le dire, cela lui permettait de pimenter un peu sa vie professionnelle. Cela faisait quelques mois qu’elle commençait à s’amuser à la tête de son cabinet, entourée de paperasse, elle ne faisait plus vraiment ce qu’elle aimait : construire les plus beaux bâtiments. Bien sûr, elle était à l’origine de tout, elle était celle qui acceptait les contrats, qui organisaient tout mais elle ne dessinait plus les plans et ne suivait pas un projet en particulier. Sarina qui avait toujours voulu être à la tête de son entreprise d’architecture mais elle ne pensait pas être si peu présente dans les projets de ses clients. Ce rapport lui manquait et il était certain que la jolie blondinette commençait à se lasser de son statut de chef d’entreprise. Néanmoins, elle était fière de ce qu’elle faisait, elle était fière d’être à la tête de son entreprise à son âge et d’avoir autant de succès. Le cabinet « Swancott » était le plus connu de la ville, le plus réputé également et aucun bâtiment de la ville ne se construisait sans elle. Quant aux habitants, ils étaient nombreux à se tourner vers Sarina et son cabinet connaissant son travail au vu de ce qu’ils voyaient dans la ville. Au commencement, madame Swancott avait eu du mal à croire en son projet, elle ne pensait pas arriver à un tel succès parce qu’elle partait de rien à part ses économies. Jake avait été là pour la soutenir dans ces moments difficiles et l’avait poussé à suivre son rêve, à ne pas baisser les bras. S’il n’avait pas été là, l’architecte serait certainement sous les ordres de quelqu’un d’autre plutôt qu’être son propre patron. Mais ce nouveau chantier lui permettait d’avoir un nouveau défi à réaliser et elle tenait plus que tout à faire partie des architectes dessinant pour ce nouveau local. Ce qui voulait dire qu’elle avait deux fois plus de boulot : non seulement, Sarina devait s’occuper de dessiner les plans et s’occuper de son client mais également remplir la paperasse ennuyeuse.
E
n bref, elle n’avait pas énormément de temps pour penser à sa vie personnelle et ce n’était pas plus mal. Ca n’était pas facile ces temps-ci, son amour pour Tala grandissait à mesure que les jours passaient et l’absence de celle qu’elle aimait la rongeait de l’intérieur. Pourtant, elle ne pouvait que comprendre le choix de sa belle-sœur, choisir de voir le moins possible son frère et sa femme, Sarina. Parce que si la blonde était folle de Tala, la brune l’était tout autant. Mais, leur amour impossible les rendait malheureuses parce qu’il était certain que de choisir de vivre leur histoire voulait dire rendre beaucoup de gens malheureux et choisir surtout de briser le cœur de l’homme qu’elles aimaient toutes les deux : Jake. Il était le mari de Sairna depuis trois ans et ils étaient ensembles depuis bien plus longtemps. Ce fut le coup de foudre immédiat entre les deux jeunes gens, sur les bancs de l’université. Puis, jamais la belle architecte n’avait été attirée par quelqu’un d’autre, Jake était tellement parfait. Jusqu’à ce qu’elle rencontre la sœur de son fiancé : Tala. Les papillons qu’elle avait ressenti pour Jake revinrent mais cette fois pour un autre membre de la famille, la sœur. Ce fut un double choc pour la blondinette qui n’avait jamais été attirée par les femmes et surtout parce qu’il s’agissait de la sœur de son fiancé… Comment annoncer à l’homme qu’on aime, celui avec qui ont a construit tant de choses qu’on le quittait pour une femme mais que cette femme était sa sœur ? Et puis, il y avait ses parents, elle ne pourrait jamais affronter leur regard quand elle leur annoncerait une telle chose. Ils étaient tellement fiers d’elle et avaient été tellement contents du choix du mari qu’elle avait fait qu’elle serait incapable de tout quitter pour la femme qu’elle aimait… C’était lâche et elle le savait très bien mais elle avait toujours eu besoin d’avoir l’accord de ses parents et puis, s’il n’y avait que cela. Mais, le simple fait de penser la peine qu’elle allait faire à Jake lui suffisait à refreiner ses sentiments.
L
e simple fait de penser que le soir même, elle allait devoir faire bonne figure pendant la soirée qu’organisait la ville l’épuisait. Sarina savait que sa belle-sœur serait présente et il lui faudrait beaucoup de courage pour s’y rendre sans montrer le moindre sentiment envers elle. En réalité, elle était devenue une pro de ce genre de situation parce qu’elle avait l’habitude de cacher ce qu’elle ressentait réellement à Jake depuis trois ans maintenant. C’était devenu comme une seconde nature pour elle et bien qu’elle détestait ce qu’elle était devenue, elle devait faire bonne figure pour l’homme qu’elle aimait toujours. Ce soir encore, quand elle rentra chez elle, l’architecte fit bonne figure face à son mari qui était déjà presque prêt à partir. Soufflant un peu, elle n’alla pas se préparer tout de suite, elle devait un peu se reposer, ce que comprit immédiatement Jake. Il savait combien elle travaillait ces temps-ci et ce n’était pas bien grave s’ils n’arrivaient pas à l’heure, personne ne leur en tiendrait rigueur. Après s’être bien reposée, elle se dirigea vers la salle de bain où elle mit trois quart d’heures pour se préparer. Vêtue d’une belle robe rouge mettant ses jambes en valeur grâce à la jupe fendue de la robe, elle avait accompagné sa tenue de chaussures rouges à talons assorties à sa robe et un chignon qui dénudait sa nuque parfaite. Fin prête, les deux époux prirent la route vers la petite fête qui se déroulait à la salle communale. Mais, elle n’était pas d’humeur à faire la fête, elle donnait le change pour que son mari ne se rende compte de rien mais le simple fait de voir Tala rigoler avec l’une de ses amies rendait totalement de mauvais poil Sarina. Et puis, elle était déjà venue avec des pieds de plomb et voir sa belle s’amuser autant sans elle la plongea plus bas que terre… A un moment, elle ne put cacher plus longtemps son désespoir et elle se mit à courir, courir vers un endroit où personne ne la verrait s’écrouler en larmes… Une fois dans le couloir sombre et tranquille, elle s’écroula, glissant le long du mur pour s’assoir et pleurer tout son soul. Elle baissa la tête sur ses jambes relevées vers son corps… Un petit enfant caché pour pleurer, voilà l’image qu’elle donnait assise là dans le noir…
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