NOM : Sanders. PRÉNOM(S) : Ethan. DATE ET LIEU DE NAISSANCE : 20/06/85 à Londres. ÂGE : 28 Y.o. ORIGINES : Anglaises. STATUT CIVIL : Célibataire. ORIENTATION SEXUELLE : Hétéro'. PROFESSION/ETUDES : Avant : éducateur spécialisé, maintenant : Libraire au bookshop. GROUPE : Lost Here.

~ comment as-tu découvert la légende de l'avenue Stanley Hall ? Parfois les clients se font rares au bookshop, pour ne pas dire très souvent en fait, dans ces coups de temps là, il m'arrive généralement de prendre un livre ou un autre au hasard... C'est comme ça que j'ai eu connaissance des évènements de 1962 ! Ça doit faire partie du folklore de la ville non ? J'en aurais surement entendu parler un jour ou l'autre... ~ penses-tu que cet évènement ait réellement eu lieu ? Je pense que tout est possible... si je recoupe cette histoire à la mienne, alors oui je pense que cela a pu arriver et que cela n'est pas uniquement une histoire à dormir debout. Le pire peut arriver plus facilement qu'on le pense ! Il y a toujours une part de vérité derrière une histoire qui, à première vue a tout du mauvais scénario de série B. ~ quelle est la légende urbaine qui t'effraye le plus ? Que je réfléchisse... vous allez sûrement rire ou vous foutre de moi... je penche plutôt pour la seconde solution en fait ! Alors la légende urbaine qui me fous le plus les chocottes je crois que c'est celle d'ordre biologique. Pratiquer la masturbation rendrait sourd ou aveugle. Une autre version prétend qu'elle détruirait la moelle épinière. Ces légendes proviennent de certaines théories hygiénistes du xixe siècle, appliquées à la sexualité... et bien moi je trouve ça carrément flippant !

Citation :

«  Ressentir. Un mot que j'avais oublié depuis bon nombre d'années. Aussi loin que je me souvienne, le vide était la seule émotion que j'ai pu expérimenter. Il m'a fait perdre mon identité, m'a transformé en véritable machine de guerre mais je suppose que tu es désormais au courant de ce que je suis. [...] Je pars avec tous les moments de bonheur que tu m'as apporté, tu ne le croiras certainement pas mais tu es la plus belle chose qui me soit arrivée même s'il m'a fallu dix longues années, quelques meurtres indécis pour m'en rendre compte. Je ne m'attends pas à ce que tu me pardonnes, d'ailleurs, j'espère que tu me haïras pour ce que j'ai osé faire, pour ce que j'ai osé être pendant ton absence. Je sais à quel point cela sera plus facile pour toi de continuer ta vie de cette manière. Nourris ta haine envers moi chaque jour, cultive là et tu aimeras à nouveau. Cette fois, ce ne sera pas une détraquée ni une femme superficielle comme tu les aimais au lycée, non, cette fois, ce sera le grand amour, le vrai avec un grand A. Une jeune femme honnête, généreuse, protectrice et aimante, tout ce que je n'ai pas été pour toi. Tu auras enfin le bonheur que tu mérites. J'imagine déjà l'étincelle dans tes pupilles lorsque tu la rencontreras, cette personne qui se donnera corps et âme pour te rendre heureux. Tu me manqueras toujours. J'emmène ton parfum enivrant avec moi, j'emmène tous ces souvenirs, tous ces moments les plus heureux de mon existence. Je t'emmène avec moi, sache le et je veillerai sur toi pour que plus aucun malheur ne vienne entacher ce que tu es. Je t'ai aimé pendant plus de dix ans de ma vie et ce sentiment ne s'effacera pas même si la mort nous séparera. [...] Oublie moi, [...], vis simplement. Souviens toi seulement de ce que je t'ai caché : rappelles-toi que je suis une tueuse au sang froid, cela t'aideras sûrement à passer à autre chose, à aller vers une meilleure destinée... Je t'aime, Ethan. Je vous aime tous les deux. Vivez, c'est tout ce qui m'importe maintenant...

Joan. »

La lettre posée devant lui sur son bureau, cette lettre à présent racornie et abîmée par les nombreux pliages intempestifs, mais toujours bel et bien là. Cette lettre qui le ramenait à une vie qui n'était plus la sienne, une vie antérieure, qu'il avait voulu fuir après s'y être accroché tel un naufragé après sa bouée ; cette même vie qui lui apparaissait comme celle d'un fantôme, comme si tous les évènements survenus durant l'année écoulée n'avaient jamais été. Pourtant cet écrit restait, un écrit de la main de celle dont-il avait été éperdument amoureux...au point de se consumer et d'en crever à petit feu. Cet amour avait bien failli lui coûter la vie. Un mince sourire vint étirer ses lèvres. Il avait lu un jour, dans un stupide bouquin que le grand amour c'est lorsqu'on s'aperçoit que le seul être au monde qui pourrait vous consoler est justement celui qui vous a fait mal. Dans ce cas cette femme qui appartenait maintenant à sa vie d'antan était sans nul doute bien plus que sa moitié ! Qu'en était-il aujourd'hui ? Qu'en était-il après les pertes considérables, après l'enfer qui avait été le sien durant plusieurs jours ? Ethan ne savait pas, ne savait plus. Tout ce qu'il savait encore, c'est qu'il appartenait maintenant à la catégorie des survivants. Et les survivants ont tous les droits. Surtout celui de s'enfuir, de fuir une vie devenue trop pesante dans laquelle il ne parvenait plus à avancer, à puiser en lui la force de continuer.

Somewhere in Detroit
12/03/12

Le cliquetis de ses chaînes le réveilla une fois de plus, une fois de trop. Reprendre conscience au beau milieu de cet abattoir, de l'endroit où il allait laisser sa vie (il en était maintenant persuadé), était en soi une première mort, probablement la pire, la plus douloureuse. Cette panique sourde ne le quittait plus depuis que ce timbré l'avait balancé ici. Ethan ne pouvait rien faire; allongé à même le sol, de solides et douloureux liens lui entravaient les mains dans le dos et les chevilles. Ne lui restait à présent plus que sa foi – même s'il n'avait jamais cru en rien d'autre qu'en l'humanité – et son amour inconditionnel pour Joan, pour l'aider à tenir dans cet enfer. Se rassurant tant bien que mal, il se dit que son agresseur ne voulait pas le tuer, il l'aurait probablement déjà fait. Était-il sûr de ce qu'il avançait ? La lueur maléfique dansant dans le regard de ce type - pendant qu'il était en train de l'attendrir à coup de tisonnier - lui revint soudainement en mémoire, un frisson lui parcourut l'échine. Il devait trouver une solution pour sortir d'ici. Mais comment ? Visiblement il n'y avait pas d'issue, pas de fenêtres, pas de portes ... Péniblement il commença sa reptation comme une chenille, dans la pièce, faisant fi de ses côtes douloureuses, du mince filet de sang qui s'échappait de la plaie ouverte de sa jambe. Une anfractuosité se trouvait dans la partie mal éclairée de l'endroit. Avec toutes les peines du monde il atteignit son but. A peine avait-il passé la tête par le trou qu'une voix surgit du plafond. « C'est l'heure pour nous deux mon choux ! » La terreur monta d'un cran, explosa dans ses entrailles, en même temps qu'un voile de panique s'abattit sur lui. On le traîna de force par ses liens. Sa chair déjà mise a mal se déchira un peu plus. Plus douloureux encore, c'était son âme qui saignait, face à cet évènement qu'il ne comprenait pas. Pourquoi ? Pourquoi s'amuser ainsi avec lui, à le faire souffrir de maintes façons ? Pourquoi cet homme ne l'avait-il pas encore abattu froidement ? Ethan en vint presque à souhaiter que son heure arrive vite.

Comment avait-il pu être aussi aveugle et surtout aussi stupide ? Comment n'avait-il pas réalisé plus tôt qu'il n'était qu'un jouet, un pion placé ça et là au hasard de cet immense échiquier que pouvait représenter la vie de son ex fiancée ? Déglutissant difficilement, la lettre de Joan adressée à Stiles et lui-même – avant qu'elle ne tente de mettre fin à ses jours - toujours placée devant lui, le brun s'empara d'une feuille de papier, d'un stylo. Ce qu'il s'apprêtait à faire était un acte tout à fait mûri, réfléchi. Comme un besoin vital, pour sa propre survie. S'éloigner, prendre ses distances, pour panser ses blessures ou bien peut-être se laisser mourir dans un coin, comme une bête sauvage à l'agonie. Inspirant profondément, il laissa la pointe métallique courir sur le papier, à une vitesse que seule l'instant et ce sentiment d'urgence pouvait engendrer.

Citation :

« Andy,

Jamais je n'aurais pensé écrire ces quelques lignes, mais il le faut. Il le faut vraiment... peut-être pas pour le bien de tous, mais au moins pour le mien. Ces mots t’apparaîtront sans nul doute comme les plus égoïstes qu'il t'ait jamais été donné de lire, et je m'en excuse par avance. Tu auras le droit, que dis-je, l'obligation de me détester. Mais tu n'auras pas le droit d'être triste, car cette décision je la prend en mon âme et conscience et pour des raisons peut-être encore un peu sombres, je préfère faire transiter cette lettre par l'intermédiaire de Stiles. Déteste-moi, je t'en prie, pour cette lâcheté dont je vais faire preuve, cela me ressemble tellement peu... et pourtant c'est bien ce que je m'apprête à faire !

Je sais depuis longtemps que tu es celle que j'aime, celle qu'il me faut, la seule voix que mon cœur arrive à reconnaître, mais je ne peux plus rester ici, pas après les derniers évènements en date. Pas après la mort de mon grand-père et encore moins après celle de ce frère dont j'ignorais jusqu'ici l'existence. Pourquoi la vie s'acharne ainsi sur certains êtres ? Je crois que je ne le comprendrais jamais ! Il y a trop de larmes qui continuent à couler ici, trop de sang qui se déverse encore, pour que je puisse rester en ces murs, ceux de cette prison. Rester serait prendre un trop grand risque, celui probablement de terminer interné. Je sais que je ne serais plus jamais le même, comment le pourrais-je après avoir connu le pire, mais surtout après avoir senti mon cœur battre si fort en ta présence que j'ai parfois eût l'impression qu'il allait en exploser ? Je sais aussi que jamais plus je ne pourrais me sentir aussi vivant que lorsque je me trouvais dans tes bras. Si un jour nos chemins viennent à nouveau à se croiser, je ne ferais pas comme si je ne te connaissais pas, je ne chercherais pas à changer de trottoir, je t'en fais la promesse, même si je doute que l'envie de me revoir se fasse ressentir de ton côté...

Écrire cette lettre me coûte énormément, je me dis que je suis en train de commettre la plus grosse erreur de toute ma misérable vie, mais il faut que je m'en aille. C'est certainement incompréhensible ou paradoxal, mais il le faut, parce que je n'arrive plus à avancer, à entrevoir la vie autrement que comme une immensité de douleur et de chagrin, et que ce n'est pas ce que j'aurais voulu t'offrir ! Tu mérites bien mieux Andy, tu as toujours mérité mieux, quoique tu puisses penser, ne l'oublie jamais ! Tu fais partie de ces rares personnes, celles inestimables, qui arrivent à illuminer une pièce rien que par leur présence et vouées à faire de grandes choses, d'immenses choses. Un jour viendra où, après avoir longtemps erré, tu changeras la face de ce monde pourri jusqu'à la moelle, j'en suis intimement persuadé. Je te souhaites la vie la plus belle possible mon Andy.
Je t'aime.

Ethan

PS : Stiles a ordre de prendre soin de toi et de veiller à ta sécurité alors s'il te plais, ne lui mène pas la vie trop dur ! »

Jamais plus il ne serait le même, jamais plus il ne le pourrait. L'amour l'avait détruit, avait ravagé la moindre petite parcelle d'espoir qui avait subsisté durant quelques mois chez lui. Il avait pris conscience que la vie n'est qu'une chienne, à tous les niveaux. Elle vous fait miroiter tout un tas de choses, vous fait saliver, avant de tout vous retirer d'un coup. En faisant sa valise, Ethan tomba sur une photo, un instant de bonheur capturé, avant que ce sadique ne frappe – il trouva cela obscène, qu'un être humain comme lui puisse détruire ainsi des vies. Tous les hommes ne sont rien de plus que des sacs remplis d'os et de chair, pourvus de ce même logiciel qui permet à tous de penser. Mais celui des sadiques est infecté par un virus qui leur ordonne de détruire. Un instant de bonheur figé sur le papier donc, avant que la vérité sur sa propre famille n'éclate – celle qui lui avait prouvé qu'il n'était rien aux yeux des siens – faisant exploser toutes ses convictions en milles morceaux, avant la disparition de son frère, Ylan. Maudite faiblesse génétique qui avait emporté son grand-père, avant de terrasser celui qu'il connaissait à peine. Pourquoi arrive-t-il toujours un moment donné où, il faut payer les droits de passage de cette stupide vie ? Pourquoi rien n'est jamais vraiment gratuit ? C'est sur ses questions sans réponses qu'il abandonna la photo de Joan et lui sur le lit, avant de quitter la chambre, sa lettre en main, de sortir de l'appartement déserté il y a peu par sa meilleure amie, Serena. Un pincement au cœur sur les talons, il ne prit même pas la peine de fermer la porte, tandis qu'il s'apprêtait à rejoindre Stiles, avant de prendre le large vers une nouvelle vie, une vie qu'il espérait meilleure.