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 and i will try...to fix you. (tala)

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Valery de Luca
Valery de Luca
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› AVATAR : lana parrilla.
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› PSEUDO : vendetta.

and i will try...to fix you. (tala) Reginahenryonceuponatim
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MessageSujet: and i will try...to fix you. (tala)   and i will try...to fix you. (tala) EmptyLun 25 Mar - 23:59



« When you try your best, but you don't succeed. When you get what you want, but not what you need. When you feel so tired, but you can't sleep. Stuck in reverse. And the tears come streaming down your face. When you lose something you can't replace. When you love someone, but it goes to waste. Could it be worse? »

Lorsque Valery de Luca, vêtue de son habituel manteau noir, tira les portes de l’établissement scolaire, elle eut l’impression de revenir quasiment vingt ans en arrière. C’est-à-dire à ses propres années de lycée. Le lycée qu’elle avait fréquenté était bien sûr différent de celui dans lequel elle se trouvait en ce moment, mais quand on en avait vu un, on les avait tous vus. Il y avait les murs couverts de graffitis à l’extérieur, les chaises colorées de la cafétéria, les casiers peints et repeints… Pour certains, retrouver cette ambiance particulière qui puait l’adolescence à plein nez aurait été une véritable torture, mais Valery éprouvait au contraire une nostalgie bizarre en s’engageant dans le couloir qui s’ouvrait devant elle. L’horloge accrochée au mur indiquait trois heures quarante cinq de l’après-midi; la brunette estima qu’elle avait de bonnes chances de tomber sur celle qui pourrait le mieux la conseiller. Celle avec qui le courant passait bien, sans doute parce que sur plusieurs plans elles étaient jumelles, à commencer par leur façon de s’exprimer qui était plus qu’exemplaire. On est bien éduqués ou on ne l’est pas, répliquait Valery avec humour à Loïs qui commentait parfois avec dérision son langage fleuri et précieux. Bien entendu, l’avocate ne le pensait pas vraiment, chacun avait le loisir de s’exprimer comme bon lui semblait. Simplement, le niveau de langue familier qu’affectait son ancienne partenaire de vie ne seyait absolument pas à Valery, et ce n’était pas faute d’avoir essayé… Au bout d’un moment, elle avait cessé de vouloir copier sa compagne – plagiat qui n’était que jeu, finalement – pour se rendre à l’évidence : les différences n’étaient pas nécessairement mauvaises, bien au contraire, et leur couple en était la plus belle preuve.

Couple qui cependant dérivait au large depuis un mois. Elles étaient loin de la complicité et de la passion à la fois douce et violente des premières années, loin de leurs années de lycée où elles échangeaient des regards furtifs et intenses en sortant des cours. La belle époque ? Très certainement. Valery essayait de ne pas trop y penser, se tuant corps et âme au travail pour oublier, mais bien sûr ses efforts étaient réduits à néant lorsque ses pensées vagabondaient par mégarde vers la femme avec qui elle avait partagé sa vie. C’était d’ailleurs pour cette raison qu’elle se trouvait là, dans ce couloir à l’éclairage douteux. Elle n’appartenait plus à ce monde d’adolescents boutonneux, son image n’était plus harmonisée avec ce déprimant tableau et si Val se trouvait dans ce lieu hostile, c’était parce qu’elle espérait trouver en Tala Swancott un certain réconfort. Une épaule sur laquelle elle pourrait s’appuyer. Les deux femmes s’entendaient si bien ensemble, partageaient ce qu’on pouvait appeler une amitié fusionnelle. Tala saurait lui remonter le moral, croyait Valery en empruntant l’escalier menant aux classes se situant à l’étage. Elle savait que son amie donnait un cours en ce moment, mais comme la fin de journée approchait, elle se disait que l’autre brune ne verrait pas d’inconvénients à ce qu’elle s’invite dans sa classe si les élèves étaient partis. C’était assez inhabituel comme raisonnement, c’était on ne peut plus vrai. Elle prenait parfois des décisions qui pouvaient déplaire à autrui, mais au final cela demeurait un risque à prendre, rien de plus, et Valery était justement le genre de femme capable de telles choses.

Au moment où Valery atteignait l’étage supérieur, une cloche résonna dans le couloir. Bon sang, elle n’avait pas entendu pareil son depuis des lustres… Même l’école primaire de son fils avait une sonnerie différente. Valery, pas sotte pour un sou, se plaqua aussitôt contre le mur pour laisser le troupeau d’adolescents chahuteurs s’échapper en toute hâte de ces lieux détestés par sans doute quatre vingt dix pourcent d’entre eux. L’avocate ne les blâmait cependant pas : elle avait eu une adolescence dorée mais était consciente que cela n’était pas, et n’avait pas été, le cas de tous et chacun. Une fois que la horde d’élèves en furie se fut éloignée d’elle, Valery respira et reprit son chemin, cherchant la tête brune bien connue à l’intérieur des classes aux portes ouvertes. Les mains dans les poches de son manteau, elle commençait à se dire qu’il faudrait bien qu’elle demande la direction à prendre au concierge ou à un professeur si elle en croisait un, quand enfin, elle aperçut Tala au fond d’une classe, sans doute occupée à effacer le tableau ou à ranger des livres. Valery s’approcha donc à pas feutrés et cogna à la porte pour annoncer sa présence à son amie. « Tala ? » Lorsque la plus jeune se retourna en sa direction, elle sourit, d’un sourire un peu forcé il est vrai vu les récents événements, mais c’était tout de même un sourire. « Loin de moi l’idée de vouloir m’imposer cavalièrement, chère amie, mais est-ce que je pourrais te parler ? » Rien qu’à son ton de voix, Valery laissait entendre qu’elle ne voulait pas parler de la pluie et du beau temps, mais bien d’un sujet délicat qui la préoccupait plus que de raison. Il ne restait plus qu’à espérer que son amie aie un peu de temps à lui consacrer.
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Tala Swancott
Tala Swancott
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› COTE CŒUR : Même si cela me fait souffrir, rien ne me hante plus que ton sourire...
› JOB/ETUDES : Professeur de littérature & auteur de romans fantastiques


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MessageSujet: Re: and i will try...to fix you. (tala)   and i will try...to fix you. (tala) EmptyDim 31 Mar - 0:38



Valery & Tala

Si l’enseignement est loin d’être reluisant en bien des aspects, Tala n’aurait jamais pu trouver de plus grande satisfaction professionnelle en dehors de son statut d’héritière. Après tout, aussi longtemps que cela puisse remontrer, notre principale intéressée s’est toujours opposée à une existence réglée comme du papier à musique. Ce genre de quotidien où votre pseudo liberté apparente n’est que le reflet hypocrite d’un ensemble d’obligations aussi entravant qu’aliénant. Prisonnier d’une vie de bureau et de ce schéma bien trop traditionnel du métro-boulot-dodo était ce qu’elle voulait éviter à tout prix et, ce, tout en y sacrifiant longuement une stabilité des plus importantes. Car, de la stabilité et de nos habitudes naissent notre bien-être et notre réconfort. L’être humain se régit par ce besoin de posséder, d’avoir ce temple, ce royaume ou, plus modestement, ce pied à terre définit comme son chez lui. Un chez lui qui n’est qu’une projection de son milieu natal, de son univers d’enfant, de cet environnement familial qui fut tout aussi bienveillant que protecteur. Cette nécessité d’avoir un nid qui nous apaise et nous comprend. Un nid que la romancière aura cherché durant bien des années, aux quatre coins du monde. Un voyage, une envie de découverte teintée d’une forme de quête initiatique. Ce chemin parcouru par lequel vous comprenez alors ce que vous pouvez réellement désirer, attendre, espérer. Cette voie qui, une fois traversée dans son entièreté, permet de prendre conscience qu’une existence faite d’habitude et de stabilité n’est pas spécialement affolante ou même détestable. Tala s’était découverte, Tala avait appris. Changer de lieu en demeurant sans attache n’était pas ce dont elle avait le plus besoin. Ce qui lui était réellement nécessaire, c’était de s’épanouir dans un quotidien qui possédait sa trace de nouveauté et d’unicité. Un quotidien où chaque journée n’est pas qu’une pâle copie de l’autre, mais bien une nouvelle aventure faite de nouveaux voyages aux travers de nos rencontres et de l’ensemble de nos pensées. Tel était ce dont Tala avait besoin. Et tel était ce qu’elle avait choisi de faire en se vouant totalement dans une carrière d’enseignante.

L’enseignement en tant que tel offre généralement deux types de visages bien distincts. Ainsi aurons-nous le professeur relativement simpliste. Celui qui vous apportera la matière théorique sans y mettre de fond ou de forme un tant soit peu attrayante. Celui qui ne déteste pas son métier mais qui en oublie les fondements même de la pédagogie et la richesse qu’il peut trouver en partageant avec ses élèves. Bien évidemment, dans cette même catégorie entrera l’enseignement qui se moque totalement de son statut, et encore plus de ses élèves. Celui qui ne fera pas son travail par passion mais bien par nécessité et obligation. Un point très important qui, d’ores et déjà, plongeait obligatoirement l’écrivaine dans la seconde catégorie possible. Car, oui, sans exagération aucune, le succès littéraire que connaissait actuellement Tala lui permettait de ne vivre que de ça. Pourtant, elle ne voulait pas s’arrêter là. Elle ne voulait pas se dire que son quotidien ne serait que l’écriture. Elle désirait plus que tout échanger, apprendre (tant en apprenant aux autres qu’en apprenant elle-même chaque jour) et renouveler cette saveur jour après jour. Là où elle entrait totalement dans la seconde partie d’enseignants possible, c’est bien dans son sens du partage. Le professeur est un guide mais qui n’a pas la science infuse où le savoir le plus absolu. Il est le formateur de jeunes individus ayant chacun leurs mystères, leurs secrets, leurs vies et leurs certitudes. Des certitudes qui amènent parfois à de passionnants débats d’idées et de convictions. Des débats qui vous permettent ainsi de faire face à toutes les subtilités d’une personnalité dite humaine. En dehors de sa maîtrise parfaite professionnellement parlant, Tala s’était tournée vers l’enseignement de la littérature car cette dernière est un véhicule d’idées en tout genre. Un véhicule d’idées capable d’influer sur tout esprit attentif et de toutes les manières possibles et imaginables. Tout en suivant le programme de tâches imposées par ses supérieurs, notre intéressée aimait se perdre dans ses séances de conversations et de dialogues. Chaque journée ne se ressemblait pas car chaque nouveau discours était différent, et chaque découverte baignait d’une pertinente nouveauté. Une réalité qui, indirectement, servait par ailleurs grandement la personnalité de l’écrivain sommeillant en elle. Cette personnalité trouvant plus de richesses en une classe d’une vingtaine d’élèves qu’à travers toutes les rencontres fugaces faites à travers son tour du monde. Une richesse émotionnelle, teintée d’une nourriture spirituelle dont la saveur se voulait difficilement égalable !

Si Tala avait le sourire aux lèvres en cette fin de journée, ce n’était en aucun cas car la sonnerie avait annoncé la fin des cours. Son contentement venait précisément d’une de ces heures où l’échange avait prédominé sur le partage purement théorique d’une matière. Elle avait pu entrer en contact avec les différentes positions de ses élèves de terminal sur de grands fondements des créations shakespeariennes. Affectionnant particulièrement ce célèbre auteur, Tala s’était vu découvrir d’autres façons d’aborder son œuvre et, de par ce fait, l’apprécier. Ne pas rester sur sa vision parfaitement tranchées mais bien nuancer quelques interprétations et dés apprécier des moments adorés ou, à l’inverse, sublimer des passages semblant beaucoup plus délicats et moins abordables. Oui, elle était heureuse de ce métier et, elle n’en n’était qu’encore plus heureuse d’avoir de tels élèves. De véritables trésors de tout temps, de tout instant. Elle ne pourrait renier cette nouvelle voie professionnelle, depuis deux ans présente dans sa vie. Elle ne pourrait sacrifier tous ces petits bonheurs du jour en leur compagnie, pour rien au monde. Tala avait trouvé ce qu’il lui fallait ; Tala avait trouvé son équilibre. A savoir que cela représentait très certainement le seul et unique domaine dans lequel elle pouvait se vanter d’une telle trouvaille ! « Valéry ? » Interpellée par la voix de sa plus fidèle amie, alors qu’elle rangeait précieusement ses notes de cours dans son sac, Tala tourna son visage surpris mais néanmoins souriant vers son ainée. Un sourire manifesté avec une profonde sincérité… Bien que rapidement atténué par l’observation du visage de sa vis-à-vis. Dire qu’elles se connaissaient par cœur ? Non, cela serait exagéré la nature de leur lien et, ce, pour la simple et bonne raison que Tala demeurait toujours aussi taiseuse et secrète au niveau de son véritable vécu. Et, par vécu, entendons particulièrement son vécu sentimental et, par extension, tout ce qui se rapportait de près ou de loin à Sarina ! Toutefois, il n’y avait nullement besoin de connaître tous les secrets de son autre pour que Tala discerne cette teinte de douleur, sans doute de tristesse mais, par-dessus tout, d’égarement total. « Chacune de nos conversations est toujours un véritable plaisir, que cette dernière soit joyeuse ou, même, teintée d’avantage de dramatisme. Inutile de t'excuser pour ta venue autrement dit, cela me fait même plaisir. » Confia-t-elle en conservant cette douceur dans le fin rictus adoucit de son visage. Laissant son amie la rejoindre, Tala s’appuya finement sur le rebord de son bureau, ses mains à la surface de ce dernier. « Mais il me manque de te voir souriante et rayonnante en ces derniers moments… » Elle baissa très légèrement le regard en se mordillant, d’un air navré, la lèvre inférieure. « Peut-être que le moment est venu pour me confier ce qui te taraude… Qu’en penses-tu ? »
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Valery de Luca
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MessageSujet: Re: and i will try...to fix you. (tala)   and i will try...to fix you. (tala) EmptyMar 2 Avr - 16:40



En toute honnêteté, Valery fut soulagée par le sourire et les paroles de Tala. Il est vrai qu’elle n’avait pas réellement pensé aux conséquences de sa petite visite surprise; son amie aurait pu ne vraiment pas avoir le temps de lui parler – en tant qu’avocate, c’était une situation que Valery ne pouvait que comprendre – ou encore être trop fatiguée par sa journée pour lui apporter aide et écoute attentive. Après tout, elle ne l’avait pas contactée avant de se présenter à la porte de sa classe; un lieu étonnant de rencontre, il fallait dire. Cependant, un lieu plus traditionnel, tel qu’un bar, n’aurait pas convenu à Valery qui, depuis un mois, essayait de ne pas fréquenter ce genre d’endroit. En effet, elle préférait se noyer dans le travail, acceptant plus de dossiers qu’elle ne le devrait, se tuant littéralement à la tâche et un bar, qui ne signifiait que distraction et amusement, était donc hors de question.

Alors, la brune s’était dit qu’elle irait voir son amie à son lieu de travail, ce qui lui avait semblé être une bonne idée, sur le coup. Si on la questionnait sur sa présence, car il ne s’agissait évidemment pas d’une université où n’importe qui pouvait entrer et sortir comme dans un moulin, elle n’aurait eu qu’à expliquer qu’elle venait chercher son enfant, ce qui était une excuse suffisamment plausible. Elle aurait pu aussi dévoiler la vérité, mais s’avouer faible au point qu’elle avait besoin de soutien moral… non, jamais. Dévoiler cela, surtout à un inconnu, n’était pas dans les plans de Valery. Elle préférait donc mentir et s’épargner des regards compatissants; c’était une réalité qu’elle avait maintes fois pu observé à son sujet, surtout au cours de son adolescence. À cette époque, même avec ses amies, elle prétextait une fatigue harassante plutôt que de simplement dire qu’elle n’allait pas bien. Certains pourraient la trouver hypocrite et menteuse… et Valery ne pourrait qu’appuyer leurs propos. Il lui était de toute manière insupportable de devoir parler d’elle de la sorte, encore aujourd’hui.

Bien sûr, Tala était l’une des rares exceptions à cette drastique règle. Valery lui faisait suffisamment confiance pour ne pas qu’elle la juge par un commentaire déplacé, et jusqu’à maintenant, la plus jeune ne lui avait pas donné tort. Enfin, il fallait dire aussi que Val n’avait pas eu de quoi se plaindre depuis qu’elles se connaissaient : à l’époque, sa vie conjugale et familiale était au beau fixe. Il arrivait à Loïs d’être désordonnée, elle oubliait même parfois de faire la vaisselle, ce qui énervait prodigieusement Valery; quant à Lysandre, il pouvait se montrer irritable par ses petits caprices d’enfant, mais en général, la situation était supportable et au final, le trio n’aurait pas pu rêver mieux comme paradis terrestre. Seulement, voilà, la vie n’était pas parfaite, loin de là, et ce qui devait arriver arriva. D’où la présence de Valery dans cette salle de classe. Elle se souvenait encore mieux de ses années de lycée, maintenant qu’elle se trouvait parmi les bureaux vides rangés par rangées, le tableau fraichement effacé non loin. Il était vraiment curieux qu’une fois adulte, en repensant à toutes ces vieilles années enfouies parmi tant d’autres, elle sourisse, attendrie. Elle avait fait partie de la clique des élèves populaires et, oui, comme d’autres, elle en avait fait souffrir quelques-uns, simplement pour remonter de la plus mauvaise manière qui soit son estime personnelle. Maintenant adulte, elle reconnaissait pleinement son erreur et se demandait ce que ses anciens camarades étaient devenus. Sans doute avaient-ils bien réussi leur vie. C’était étonnant, mais les souffre-douleurs étaient en fait ceux qui devenaient des célébrités. Des romanciers à succès, des chanteurs acclamés par la critique, des acteurs demandés par les réalisateurs : la plupart étaient des artistes assumés qui s’inspiraient de leur vécu sale et noir pour créer des chef-d’œuvre. Ainsi allait la vie. Valery se demandait souvent dans quelle catégorie Lysandre se classerait-il une fois au lycée. S’il suivrait ses traces… ou pas. L’éternel doute du parent bouffi d’orgueilleux.

« C’est précisément le but de ma visite. » répondit Valery avec une petite moue, en s’avançant vers son amie, demeurée près de son bureau. Avec amusement, elle se surprit à se considérer comme une lycéenne à problèmes qui allait voir son professeure à la fin d’un cours afin de vider son sac. La question de Tala, en tout cas, la projetait malgré elle dans ce rôle inattendu. Elle s’appuya dos à un bureau vacant, celui qui était le plus près de Tala, et croisa les bras, se mordant l’intérieur de la joue, se demandant comment amener le sujet. Comme si elle s’apprêtait à rédiger une dissertation, ce qui était ironique vu l’endroit où elle se trouvait… « Je suppose que j’aurais dû te parler de mes tracas plus tôt; d’ailleurs, je m’en excuse… » Valery laissa la phrase inachevée, soupira puis avoua d’un ton qui se voulait assuré : « Il y a de cela un mois, j’ai surpris Loïs dans notre lit… Dans les bras d’une autre. » Voilà, la nouvelle était enfin tombée. Cela faisait des semaines qu’elle n’arrivait pas à trouver le courage pour l’annoncer, et ce à quiconque, préférant rester dans son coin à broyer du noir et croupir sous la paperasse amoncelée sur son bureau. C’était une réaction typiquement valerienne. Elle poursuivit, regardant Tala, mais évitant son regard par crainte d’y trouver une quelconque lueur de pitié. « Je ne l’ai revue qu’une fois depuis – au poste de police, pour un interrogatoire que devait subir un de mes clients – et, vraiment, notre histoire est terminée. Cependant, je suis incapable de l’oublier et de tourner la page, parce que… » Cette fois, Valery détourna complètement la tête, regardant par la fenêtre. La suite n’avait même pas besoin d’être prononcée. Il était certes gênant de parler de ses sentiments ainsi, Valery n’y était guère accoutumée, mais elle ne voyait pas comment elle aurait pu aborder le problème autrement. C’était cela ou rien.

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