NOM : White PRÉNOM(S) : Evelyne Joy "Evy" DATE ET LIEU DE NAISSANCE : 3 novembre 1987 à Southington ÂGE : 25 ans ORIGINES : américaine STATUT CIVIL : célibataire ORIENTATION SEXUELLE : hétérosexuelle PROFESSION/ETUDES : serveuse et chanteuse GROUPE : BACK TO THE PAST

~ comment as-tu découvert la légende de l'avenue Stanley Hall ? Difficile de dire avec précision quand j'ai découvert la légende. J'ai l'impression de l'avoir toujours connu. Je suis née à Southington et dans ma famille la légende faisait comme partie de notre éducation. En même temps que mes parents m’apprenaient les bonnes manières, à faire du vélo, à lire, on me racontait cette histoire. Elle fait partie de mon enfance et elle fait également un peu de ce que je suis, je pense. ~ penses-tu que cet événement est réellement eu lieu ? Oui en quelque sorte. Une légende ne nait pas toute seule. Il faut qu'il y ait des évènements étranges qui se passent pour qu'elle prenne vit. Probablement qu'il n'y a pas eu douze meurtres cette nuit-là, mais quelques chose d'horrible a du se produire. Et puis vous savez comment le bouche à oreille fonctionne. Un premier relate les fait, un deuxième la répète à sa façon. Au bout de la chaine on se retrouve avec une histoire complètement différente des faits réels. Mais toujours est-il que je pense qu'un truc horrible est à l'origine de tout ça. ~ quelle est la légende urbaine qui t'effraye le plus ? Celle de la dame blanche. Sérieux, rien que le simple fait de l'évoquer m'angoisse. Pourtant je ne crois pas aux fantômes, mais dès qu'on reparle de cette légende, j'ai peur de voir quelque chose d'étrange sur mon chemin. Je n'ose même plus regarder dans les miroirs ou le rétroviseurs de ma voiture. Dans ces moments-là le moindre bruit me fait sursauter comme une dingue.

Evelyne fait les cent pas. Dans quelques minutes à peine, elle devra monter sur scène et le stress se fait de plus en plus présent. Pourtant, c'est loin d'être sa première fois. Chanter pour un public c'est un peu devenue son passe-temps préféré ces dernières années. Mais là, les choses sont un peu différentes. Il ne s'agit pas d'un spectacle de fin d'année donné devant ses camarades de classe. Cela n'a rien à voir avec un tour de chant joué dans la salle des fêtes de sa petite ville. Cette fois, il y a un enjeu derrière. Cette fois, le public est venu pour la juger, la noter, évaluer si elle a un véritable potentiel pour une carrière musicale. En fait, Evelyne participe à son premier tremplin musical. Et du haut de ses seize ans, elle sait pertinemment que des opportunités comme celle-ci, elle n'en aura pas des centaines. Elle n'avait pas droit à l'erreur. Pour retrouver son calme, elle repense aux encouragements reçus par ses proches. Jamais on ne l'avait découragé ou dit qu'elle rêvait trop. A Southington, tout le monde était au courant de sa passion pour la musique. Dès qu'il y avait une occasion de chanter à un événement de sa ville, Evelyne était la première inscrite et cela depuis ses douze ans. A force, elle s'était construite une assurance sur scène. Mais toute cette expérience ne l'empêchait pas d'avoir peur aujourd'hui.

Une jeune femme munie d’un tas de feuille dans une de ses mains, et d’un talkie-walkie dans l’autre s’approche d’elle en douceur. « Evelyne White ? » La jeune chanteuse acquiesce. Son angoisse l’empêche de confirmer par des mots que c’est bien elle. « Ça va être à ton tour. Tu me suis ? »


Sa guitare entre les mains, Evy gratte quelques accords en sourdine. C'est un peu devenue son rituel. Avant de monter sur scène, elle apaise son esprit en se focalisant sur son instrument. Dans quelques minutes, elle devra monter sur scène. Elle est un peu stressée. C'est toujours le cas avant de donner un concert, mais à présent elle sait comment le gérer. Cela fait plusieurs mois, qu'elle enchaine les salles, les émissions télé et radio, alors à force, elle a appris à ne pas paniquer. Aujourd'hui, elle joue à Portland. Cela fait presque quatre mois, qu'elle n'est pas retournée dans sa petite ville du Connecticut. Le manque commençait à se ressentir dans son quotidien, mais elle vit ce qu'elle a toujours voulu. Sauf qu'elle n'aurait pas imaginé que tout irait si vite après ce tremplin musical passé il y presque deux ans. Elle n'avait même pas eu le temps de terminer le lycée. Sa maison de disque lui assura un prof particulier pour qu'elle ne prenne pas de retard dans ses cours. Mais c'était compliqué de passer son temps sur la route et d'étudier en même temps. Heureusement que son père était là pour l'accompagner dans tous ces déplacements. « Voilà pour toi Evelyne » C'est lui justement qui s'approche d'elle lui tendant une bouteille d'eau. Evy met quelques secondes avant de comprendre que quelqu'un lui parlait. Son père était le seul ces derniers temps à encore l'appeler Evelyne. Pour tout le monde maintenant, elle était simplement devenue "Evy", son nom de scène comme l'avait suggéré sa maison de disque à la signature du contrat. Au fond cela ne l'avait pas tant dérangé que l'on raccourcisse son prénom et d'être amputé de son nom de famille. Après tout, à Southington, beaucoup de ses amis l'appelaient ainsi. « Merci » répond-elle à son père en attrapant la bouteille. « Tu as l'air fatiguée. » Evy esquisse un sourire pour le rassurer et tenter de le contredire, mais son père avait toujours été très observateur. Elle ne pouvait presque rien lui cacher, encore moins depuis qu'il passait son temps avec elle. « Encore deux semaines sur les routes et ensuite c'est retour au studio. Tu verras tu pourras bien te reposer » Evelyne accorde un sourire plus chaleureux pour son père. Elle n'était pas certaine qu'elle aurait vraiment l'occasion de se reposer une fois en studio mais l'idée d'y retourner lui plaisait. Elle avait écrit plusieurs chansons ces dernières semaines. Elle avait hâte de pouvoir les dévoiler à sa maison de disque. Ils lui avaient assuré que pour son deuxième album, elle serait beaucoup plus libre dans le choix des chansons que pour le premier. Elle adorait ce qu'elle chantait sur scène, mais ce n'était pas ses musiques à elle... Et elle désirait plus que tout que l'album suivant soit beaucoup plus personnel.


La pièce est très sombre, mais Evelyne se repère très facilement malgré le manque apparent de lumière. Cela ne l'inquiète pas, elle connaît ce lieu par cœur, elle pourrait même se déplacer les yeux fermés. Elle repère le carton qu'elle était venue chercher. Quand elle le soulève, un tintement aiguë raisonne dans la pièce. Les bouteilles de bières à l'intérieur s'entrechoquent à cause du mouvement. Son chargement sous le bras, Evy remonte à l'étage pour se retrouver dans une pièce légèrement plus éclairée. Elle se faufile derrière le comptoir et déchire le carton pour le vider et ranger son contenu dans les placards réfrigérant. Le bar est fermé pour le moment. Elle et le patron sont seuls dans la pièce pour préparer l'ouverture. Le travail se fait en silence, par habitude. Il n'y a que la radio qui se fait entendre. En plus des sons de chaises que l'on replace, des bouteilles que l'on range. « C'est demain que tu joues à Providence ? » Evy très concentrée dans son rangement est surprise par la question. Elle relève la tête et remarque que son patron est installé devant un tas de feuilles. Il revoit le planning. « Oui, demain soir. Ça ne pose pas de soucis ?» Evelyne avait prévenu de son absence, il y a des semaines. Elle prévenait toujours le plus tôt possible ses déplacements pour trouver un arrangement dans son planning de serveuse. L'équipe du bar était plus conciliante avec son autre carrière et elle en était très reconnaissante. La plupart l'encourageaient même et l'aider à ne manquer aucune date. Cela n'avait plus rien à avoir avec sa vie d'avant. Maintenant, c'est elle seule qui démarchait les salles de concert, qui s'inscrivaient aux évènements. Elle y allait seule ou avec un groupe, cela dépendait des endroits. Parfois elle pouvait avoir plusieurs dates en un mois. Parfois, rien n’était prévu pendant des semaines. Mais elle ne désespérait pas. Elle adorait sa nouvelle façon de vivre la musique. Il ne lui permettait pas de vivre au quotidien, mais elle commençait à avoir son cercle de fans et puis le plus important, elle chantait enfin ce qu’elle voulait.

Cela fait six ans qu'elle était de retour à Southington. Depuis que son contrat fut rompu par sa maison de disque alors qu'elle était sur le point d'enregistrer son deuxième album. Ils n'avaient finalement pas accepté qu'elle enregistre ses propres chansons, elle n'appréciait pas le nouvel album qu'ils lui proposaient. Tout s'était terminé sur ce désaccord. Une fin qu'Evy eut du mal à vivre. Son rêve venait d'être anéanti. Pendant un an elle vécut un peu recluse dans la maison de ses parents. Elle reprit les études à domicile pour passer ce diplôme qu'elle n'avait jamais eu le temps de tenter. Elle s'inscrivit ensuite à l'université, mais au bout de quelques semaines à peine, elle sut que ce n'était pas fait pour elle. Elle était bonne élève mais ne se sentait pas à sa place dans cet univers étudiant. Ce qui lui fallait dans la vie, c'était de la musique. La vivre au quotidien. Alors, elle décida de recommencer du début. Avec l'argent gagné lors de sa première tournée, elle investit dans un appartement et du matériel de musique. Elle paya une partie d'un trois pièces et transforma une des pièces en studio maison. Rien de fabuleux. La plupart du matériel fut acheté d'occasion, mais cela lui permettait d'enregistrer ce qui lui plaisait. Et pour pouvoir rembourser son prêt et avoir de quoi vivre, elle enchaîna les petits boulots. Serveuse au Starbuck, ménage au motel, employé au cinéma... Elle allait là où on voulait bien d'elle. Jusqu'à ce qu'elle sympathise avec le patron du Black Stone après avoir joué sur la scène. Il lui propose un poste de serveuse, chose qu'elle accepte immédiatement. Elle avait toujours adoré ce bar, elle s'y sentait bien. Cela fait deux ans et demi qu'elle y travaille et se sent totalement comme chez elle. « Non aucun. Je voulais juste vérifier un truc. Un groupe a annulé sa venue samedi soir. Tu pourrais les remplacer ?» Voilà une des raisons pour laquelle elle aimait tant ce bar : la scène ouverte. Evy ne comptait plus le nombre de fois où elle avait déjà chanté ici. Elle ne s’en lassait jamais. Ça lui permettait de tester de nouvelles chansons, de tenter des reprises. « Évidemment ! » conclut-elle avec un sourire très complice.