NOM : Standford. PRÉNOM(S) : Wilhelmina "Mina" Perséphone Aglaé. DATE ET LIEU DE NAISSANCE : née le 24 avril 1988 à Southington. ÂGE : 25 balais et des poussières. ORIGINES : grecques et américaines. STATUT CIVIL : célibataire. ORIENTATION SEXUELLE : hétéro. PROFESSION/ETUDES : /// GROUPE : Back to the past.

~ comment as-tu découvert la légende de l'avenue Stanley Hall ? Mon chou, je suis née à Stanley Hall, je connais cette légende depuis le berceau. C'est comme si tu demandais à n'importe quel gamin : "Hey, mon petit, tu connais le père noël ?". D'ailleurs tous les gosses nés dans cette ville savent ce que représente seulement ce nom. L'avenue fait flipper tous ceux qui croient en cette légende. Ma propre mère, qui n'est pas de cette ville, n'est pas sortie pendant une semaine de la maison lorsqu'elle l'a apprise. Je tiens ça de mon père. Est-ce c'est vrai ? Ça reste à prouver. Mais bon pour tout te dire mon lapin, je l'ai su de mon père, qui l'a su de son père et tu connais la suite. ~ penses-tu que cet événement est réellement eu lieu ? Ouaip. Comme la plupart des habitant de Stanley Hall en fait. Pour moi, ce n'est pas un simple fait contemporain, c'est un mystère à résoudre. Cet évènement fait partie de notre culture, à nous, habitants du Connecticut. Après tout une vraie boucherie en une nuit, c'est pas anodin. Et étant donné que j'aime bien fourrer mon nez dans les affaires qui ne me regarde pas, je vais faire en sorte de découvrir quelque chose sur cette soit-disant légende. Ça me passionne. Comme tous les autres sujets paranormaux. ~ quelle est la légende urbaine qui t'effraye le plus ? C'est sans aucun doute, celle des pingouins qui respirent par les fesses ... Non, je rigole. C'est l'histoire de la comtesse Bathory. Tu sais celle qui prenait des bains de sang provenant de jeunes filles vierges pour rajeunir. Ben personnellement, ça m'a drôlement traumatisé durant ma jeunesse. Chaque soir, j'avais peur qu'elle vienne me sucer le sang dans mon lit. Et ma mère en remettait une couche avec ces Bloody Mary et Dame Blanche. Alors, comment ne pas croire au fantôme de la comtesse sanglante venant prendre le liquide rouge coulant dans mes veines pour se faire un soin rajeunissant ? Mais à présent, je n'ai plus rien à craindre, héhé.

Dans l'avion qui me mène à la ville des horreurs, 18 aout 2004...
Je suis là. Assise dans l'avion qui va changer ma vie. Le décollage me donne des hauts le coeur. Je sais que je vais revenir dans la ville qui m'a vu naître. Cette ville que je déteste pour ces secrets. Je me demande au fond de moi pourquoi mes parents ont fait ce choix. Ce choix qui me met dans une rage folle. Le choix de partir. Je ne vois pas ce que ça peut leur apporter. Nous avions tout à Athènes, des amis, de l'argent et une magnifique maison. J'étais la plus populaire de mon lycée et mon petit-ami était le meilleur que je n'avais jamais eu. Là-bas. Dans ce bled pourri. Je n'aurai pas d'amis. Je serai seule. La solitude me pèse bien plus que je voudrais l'admettre. J'ai peur rien que d'y penser. Et si jamais je me faisais rejeter dans mon nouveau lycée ? Après tout, mes camarades de primaire, je les ai oubliés. Eux aussi sûrement, ils m'ont oublié. La mémoire est bien fictive quand on y pense. Je regarde par le hublot. Je vais traverser l'Atlantique comme chaque été, lorsque nous allions à Phoenix. Mais là, c'est définitif. Je ne reviendrais pas après deux mois de bronzage intensif. Je resterais dans le Connecticut. Des larmes me montent aux yeux. Des larmes de rage. Je hais mes parents de me faire vivre cet enfer. Je les ai suppliés maintes et maintes fois pourtant. Mais ils ne m'écoutent pas. Pour eux, je ne suis qu'une adolescente de 16 ans. Insignifiante.

Quatre moi plus tard ...
J'entre dans la classe aux côtés d'Ever. Un sourire me vient aux lèvres quand je pense que quelques mois auparavant, je ne voulais pas venir à Stanley Hall. Oui, la Grèce me manque et mes anciens amis aussi. Mais je me dis que ça pourrait être pire. L'avion aurait pu se cracher. Nous aurions pu avoir un accident de voiture. J'aurais pu ne pas avoir de nouveaux camarades. Mais non. Je suis là. Vivante. Et entourée d'une ribambelle de jeunes. Pour certains, je suis toujours la nouvelle attraction. Pour d'autre, je suis devenue un peu plus à leur yeux. Ever est le parfait exemple. Elle est ma voisine d'histoire. Nous avons sympathisé au début de l'année. Elle est exactement la fille qu'il me fallait. Drôle, intelligente, vive et surtout pas hypocrite. Tout le monde la connaît et c'est à travers elle, que tout le monde m'a connu. Moi, Wilhelmina Perséphone Aglaé Standford. Des prénoms peut communs me direz-vous. Ma mère est grecque et la mythologie la fascine. Cela devrait répondre à toutes vos questions. Lorsque je m'assois, je rougis. Il est là. Celui à qui je pense sans arrêt. Mon coeur s'arrête de battre lorsqu'il se tourne vers moi. Il n'est pas comme les autres. Il a quelque chose de plus. Je me perds dans sa contemplation. C'est la sonnerie qui annonce la fin des cours qui me réveille. A la sortie du cours, je sens son regard brûlant sur moi. Ever me fixe. Son expression me gêne. J'ai l'impression qu'elle veut me mettre en garde.


UC

Au fin fond de ma mémoire ...
N'est-il pas merveilleux, ce ciel si bleu, qui se reflète au fond de mes yeux ? Bientôt je ne le verrais plus. Il disparaîtra sans un « « au revoir » puis me laissera seule. Au fond du gouffre, comme on dit. Je le savais de toutes manières. C'était évident que ma fin soit ainsi. Je n'ai plus d'échappatoires. La situation dans laquelle je me trouvais ne me laissait aucune issue. Maintenant, je suis coincée entre deux envies. Deux désirs qui me rongent de l'intérieur. Je sais à présent ce que cela fait d'hésiter. Je n'avais jamais ressenti d'hésitation auparavant. J'étais toujours sûre de moi, de mes choix. Mais à présent, c'est différent. Tout change autour de moi. Je ne reconnais plus cet entourage qui m'étais si chère. Je tombe, encore et encore, sans pouvoir m'arrêter. Vais-je enfin sentir la fin proche arriver ? Vais-je pouvoir me reposer, comme tout le monde. Oui, cela arrivera sans doute dans peu de temps. Je sens déjà ma cage thoracique se serrer. J'ai l'impression qu'elle va se briser à l'intérieur de moi. Tout devient flou. Ma respiration se fait faible. L'air ne passe plus. Je me décide enfin à fermer ces paupières qui se font lourdes. Tous mes sens s'engourdissent un par un. Un soubresaut. Je meurs.

UC