NOM : Hadley. Comme le trader mondialement reconnu. Merci, papa. Ah, et oui, comme l'écrivain qui perce dans le milieu mais cartonne déjà parfois. Aerm.. En fait, c'est moi. PRÉNOM(S) : Narcisse, Damian. Merci pour les références mythologiques. Je m'appelle comme l'autre tâche qui est mort à force de trop regarder son reflet. Ouais, franchement, merci les parents. Surtout papa, hein, on le sait. As usual, en fait. J'avais quelques mois à peine quand j'ai été adopté, et ils m'ont collé ça comme nom. Et ont gardé le Damian en souvenir. DATE ET LIEU DE NAISSANCE : New-York, 18 décembre 1984. ÂGE : 28 ans, et encore toutes mes dents. ORIGINES : Next question. Y'a pas de joker ? J'en aurais besoin. Parce que je sais pas d'où je viens. STATUT CIVIL : En couple. ORIENTATION SEXUELLE : Homo, gay, enfin c'que vous voulez. Dans tous les cas, ça a pas plus à tout le monde. Là encore, personne n'est visé. PROFESSION/ETUDES : études de journalisme, deux ans à peine dans le métier avant que je ne me mette à vraiment écrire pour moi-même. Écrivain qui perce et qui pioche encore parfois sur le compte en banque de maman, ça marche ? GROUPE : BACK TO THE PAST.

~ comment as-tu découvert la légende de l'avenue Stanley Hall ? On cherche à se faire peur, en général, quand on est gosse, non ? Je ne me rappelle plus quel âge j'avais exactement, mais bon hein.. C'est un copain de classe qui me l'a raconté, mais enfin bon, pour moi ce n'était qu'une histoire pour faire peur.. Et qui faisait peur. Et assez logiquement, ça m'est revenu au bout de quelques instant de réflexion quand ma mère s'est installée ici, tout ça, enfin v'voyez le topo. ~ penses-tu que cet évènement est réellement eu lieu ? À mon avis, toutes les histoires ont un fond de vérité. C'est souvent embelli, dramatisé, enfin, rendu beaucoup plus épique à raconter, mais quand on raconte une histoire, y'a toujours une base, une part, de vérité. Légende urbaine ou non, je ne saurais pas dire si ça a vraiment eu lieu.. Mais ça ne m'étonnerait pas, franchement. On vit dans un monde si fou, que des horreurs pareilles... C'est plausible, un peu comme tout. ~ quelle est la légende urbaine qui t'effraye le plus ? Laissez moi y réfléchir un instant... Je sais. C'est probablement faux, mais j'ai franchement eu les frissons en entendant ça la première fois. Ce sont des suppositions marginales qui diraient que le SIDA, en fait, n'est pas d'origine naturelle. Non non, ç'aurait été une arme biologique conçue et utilisée pour perpétrer des génocides. Charmant, hein ? Ce serait à l'origine venant des USA, et visant la Russie, pendant la guerre froid, tout ça. Mais quand on se dit que le KGB a lancé une opération de désinformation quelques mois à peine après que le virus n'ait été identifié...

Citation :

Narcisse.
Etymologie : Amour-propre (grec).

Narcisse est un homme qui, sous des allures souvent un peu rudes et viriles, dissimule, avec plus ou moins de bonheur, une émotivité particulièrement vive doublée d'une hypersensibilité. Narcisse n'est pas l'homme des demi-mesures, tant en ce qui concerne son caractère, qu'il aime afficher trempé, viril, courageux, combatif, que son destin, qui peut être une superbe réussite ou un échec cuisant. Ses qualités deviennent vite des défauts : autoritaire, orgueilleux, impatient, impulsif, téméraire, il est capable de foncer sans forcément avoir pris le temps de la réflexion. Par ailleurs, il est souvent tendu, ce qui peut se traduire par des « explosions » dans lesquelles les mots peuvent dépasser sa pensée. Si Narcisse a un côté « tout » ou « rien », c'est sans doute aussi parce que sa personnalité est un peu écartelée entre la tendance émotive, fragile, craintive sinon peureuse, influençable et infériorisée et l'autre, masculine, confiante, indépendante, téméraire, voire agressive et risque-tout... Il en résulte certainement un caractère cyclothymique...

(source : signification-prenom.com)

Narcisse explosa de rire. Rire amer. Qu'est-ce qu'on pouvait faire et aller lire quand on cherchait un brin d'inspiration.. Merci papa, merci maman, pour le superbe prénom qu'ils lui avaient attribué. Le plus chiant dans tout ça, c'était qu'il n'aimait pas croire à ces choses-là, les prénoms, les signes du zodiaque, toutes ces conneries-là.. Assis dans son lit, son ordinateur sur les genoux, le jeune homme poussa un soupir en s'étirant, baillant à coeur joie. Dimanche matin, quand tu nous tiens. Il faisait clairement froid, encore, dehors, et un vague frisson parcourut la peau du Hadley. Il déglutit et, posant son ordinateur à côté de lui, alluma la télévision, à tout hasard. Manque de chance ou coup de bol, dès que l'écran s'alluma, Damian tomba bien naturellement (ou pas.) sur une émission littéraire.. Et rien qu'à entendre ce que le présentateur commençait à dire, il avait un mauvais pressentiment..

« On a probablement tous quelqu'un dans notre entourage qui nous a déjà parlé de cet écrivain.. Si ce n'est pas nous qui parlons de lui justement ! C'est vrai, quoi.. Il est jeune, il est beau, il est brillant et nous a embarqué et fait fondre avec ses deux premiers romans. On sentait qu'on s'engageait dans un triptyque sur les relations père/fils avec ces deux premiers opus, et il l'a assez rapidement confirmé aux curieux; Au-delà des lois racontait l'histoire de l'aîné d'une fratrie essayant de se construire dans l'ombre de son père décédé dans le conflit afghan, Toutes les bonnes choses parlait de ce gamin, dernier de la famille, totalement oublié de tous et qui tentait de briller aux yeux d'un père trop absent.. On pouvait alors s'y attendre, mais enfin, après avoir exploré les relations filiales vu d'un point de vue côté fils, il plonge enfin dans les méandres de la psychologie d'un jeune père dépassé par la naissance de son enfant. Il revient donc pour nous présenter son dernier livre, À en perdre la raison ; merci d'applaudir Narcisse Had.. » Il éteignit la télévision depuis son lit, et se renfonça dans ses oreillers, télécommande à la main. Gn. Génial, une émission avec lui. Il prenait son pied, parfois, à faire ce genre de choses, mais en même temps, ça l'emmerdait franchement, si vous m'excusez l'expression. Comment on pouvait lisser votre image et passer sous silence ce qu'il y avait à ne pas dire.. Ouais, c'était un peu comme avait été toute sa jeunesse, enfance et adolescence. On disait ce qu'on voulait bien dire, et puis basta. Jusqu'à ce que tout explose, que le vrai saute au nez.

▬ Flashback ; N.Y.C, 17 y.o.

Narcisse referma doucement la porte de sa chambre derrière lui et se laissa glisser tout contre jusqu'à se retrouver assis au sol. Il laissa sa tête aller en arrière, se calant contre le mur, et poussa un long et profond soupir. Mais un rictus douloureux glissa sur ses lèvres. Le jeune homme, jetant un regard alentour sur la pièce, croisa son reflet. Et grimaça de nouveau, se relevant péniblement. Heureusement qu'il était rentré et monté à toute vitesse pour s'enfermer dans son antre. Sa lèvre entaillée et son air tuméfié le trahissait plus encore que tout autre chose. Il passa une main dans ses mèches brunes en bataille, traînant des pieds jusqu'à la salle de bains attenante à sa chambre. Aux quelques employés de maison et au chauffeur, il arriverait à faire passer ce qu'il lui était arrivé. Son père n'était pas là, en ce moment. Mais il ne savait jamais vraiment quand il partait et quand il revenait. Il ne savait jamais vraiment, mais il fallait croire qu'il n'avait pas vraiment de chance, ce jour-là... Il entendait déjà la porte d'entrée claquer et la voix de son père l'appeler. Oh non, tout mais pas ça. Narcisse grogna doucement, marmonnant dans sa barbe. Et puis merde à la fin. Qu'il le confronte un peu à la réalité, qu'il se confronte un peu à la vérité. Il rouvrit sa porte à la volée et dévala les escaliers. Il releva le nez en arrivant à la dernière marche et tomba nez à nez avec son patriarche qui le dévisageait, l'air fermé et renfrogné. Et sans vraiment pouvoir s'en retenir, avant même que son père n'ait eu le temps de le questionner, il lâcha, sourire sarcastique aux lèvres : "T'aurais pu prévenir avant, j'ai pas eu le temps de me mettre sur mon trente-et-un." Mauvaise idée. Tout ce qu'il disait, il se le reprenait de plein fouet en pleine tronche, quand il s'agissait du patriarche Hadley. "C'est quoi ça ?" Merci papa. Damian fourra machinalement ses poings dans les poches de son sweat, descendant cette dernière marche. "J'me suis cassé la gueule dans es escaliers." Machinalement, il avait menti. C'était presque naturel. Mais de toute façon, comment est-ce qu'il aurait pu.. "Te fous pas de moi, Narcisse. C'est.quoi.ça ?" Il avait bien détaché chaque syllabe alors qu'il répétait cette question. Derrière ses mèches folles, le fils releva le regard, le vrillant dans celui de son père, mâchoires serrées. Et puis merde. "C'est quoi ça ? Ton fiston s'est fait tabasser au lycée parce qu'il est gay, c'est ça que tu veux savoir ?" Ton et regard haineux. Narcisse savait ce qui viendrait. Et la claque vint, aussi normalement que ça. Putain de réactionnaire coincé dans ses vieilles idées loin d'être tolérantes. "J'aurais dû savoir ce qui ne tournait pas rond avec toi, mais tu viens toi-même de me le dire. Je ne veux plus te voir ici. Je ne peux pas être le père... d'une tapette." Dur d'entendre cela. Narcisse ravala sa salive en même temps que le tas d'insultes et de répliques bien senties qu'il lui aurait avec joie craché au nez. Il arrivait parfois à se contrôler, même si il était bien trop impulsif. "Très bien, j'vais faire comme Ulysse alors, j'me barre chez maman, si c'est ça." Il y eut une fraction de seconde de silence, avant que le père Hadley ne lâche un court rire amer et ironique. "Papa, Maman, t'es si naïf que ça, hein ? On t'a jamais appris en cours de biologie que deux parents aux yeux bleus ne peuvent avoir d'enfant aux yeux marrons ? Dis moi, ils sont de quel couleur, tes yeux, hein ? Tu fais moins le mariole, maintenant. J'ai dit que je ne voulais pas être le père.. d'un de ces déviants.. Mais de toute façon, Narcisse, je ne suis PAS ton père. Et ta mère n'est PAS ta mère. T'es adopté, Narcisse, ta mère biologique ne voulait pas de toi, tu sais ? Et vu que ma femme ne voulait pas prendre de risque pour sa silhouette.. on est allé te chercher dans un orphelinat, tout bonnement ! T'y pensais pas, à ça, hein ?" Narcisse serrait les poings, enfoncés dans ses poches. Cette envie brutale de casser la gueule de son père pulsait des ses veines. Son sang, son sang qui chantait à chaque battement de son coeur la chanson de la vengeance et de l'amer. Damian envoya un violent coup de pied dans le mur pour évacuer ce qu'il pouvait, relevant à travers ses boucles brunes foncées un regard tout aussi sombre, toujours, vers le menteur ultime. "Et si tu croises ton frère, rappelle-lui qu'il ne vaut pas tellement mieux que toi. C'est un bâtard, comme un autre."

▬ Fin du flashback.

Narcisse déglutit lentement. Après cela, il avait claqué la porte et s'était débrouillé pour bien rapidement rejoindre la ville de sa mère, de son nouveau prétendant, et surtout, de son frère. Même si, plus que tout, Ulysse et lui ne partageaient aucune goutte de sang commun, il était son frère. Jusqu'au bout du monde, jusqu'à la fin de tout. Un an à Southington, après qu'il soit donc arrivé et n'ait bien parlé avec son grand frère. Et puis il était reparti à New-York, pour faire des études. Sans pour autant s'approcher une seule fois de son père et du quartier de son enfance. Tout sauf ça. Dix-huit ans. Cet âge, cette année de sa vie là, quand il rencontra Nathanael. Un sourire passa sur son visage. Nath. Tout avait été si compliqué. Et aujourd'hui, quoi donc maintenant ? Il pouvait encore sentir de l'autre côté du lit l'empreinte de sa chaleur dans les draps. Tout autant qu'il pouvait entendre la douche, dans la salle de bains adjacente. Deux ans déjà, deux ans enfin, qu'ils s'étaient tous deux remis ensemble. En couple. Après ses études, vingt-deux ans à peine, encore si jeune, Damian était revenu dans la petite ville bien plus agréable et tranquille que la Grosse Pomme quoi qu'on puisse en penser. Jeune journaliste. Prometteur, par-dessus le marché. Il n'était resté que deux ans dans ce milieu. L'envie grandissante d'écrire la vérité et les histoires à sa manière. Le besoin rongeant d'écrire pour soi-même. Il avait plaqué son poste pour ça. Heureusement qu'il y avait eu pour lui l'argent de maman et la carte de crédit de son bel héritier pour l'entretenir. Mais ainsi était d'abord né Au-delà des lois, en six mois à peine d'écriture intensive. Boucle longue et languissante. Un autre livre. Et la reconnaissance qui grandissait. Narcisse s'extirpa enfin de ses draps et traîna des pieds dans la chambre, quand enfin Nathanael sortit de la salle de bains. Un baiser sur ses lèvres, et une vieille arrière pensée. Sasha. Il haïssait la meilleure amie de son homme. Il était gay. Pourquoi, alors, l'attirait-elle donc autant ? Il chassa cela de son esprit, promptement. Il y avait tellement d'autres choses à penser...