› MESSAGES : 281 › AVATAR : Jennifer Morrison › CREDIT : Buss › PSEUDO : mam
› AGE : 35 ans › COTE CŒUR : Pardonne moi...Reviens moi... › JOB/ETUDES : Flic
Sujet: Eros & Thanatos [PV VALERY] Mer 3 Avr - 23:45
EROS & THANATOS
Valery feat Loïs.
Les minutes étaient devenues des heures depuis que j'étais allongée dans ce grand lit froid, tentant par tous les moyens de trouver le sommeil. C'était devenue une chose pratiquement impossible depuis plusieurs semaines. Sans doute parce que le fait de ne plus m'endormir au côté de la femme avec qui je dormais depuis quinze ans, était inacceptable. Difficile à assumer en tout cas, me renvoyant à la culpabilité que je ressentais d'avoir commis cette faute irréparable, qui m'empêchait aujourd'hui de pouvoir rentrer du travail et de retrouver ma femme et mon fils dans mon salon. Destinée à vivre chez mon meilleur ami et contrainte de dormir dans ce lit bien trop grand pour moi seule. Je me suis tournée vers le réveil, il affichait deux heures quarante cinq et cela devait faire environ une centaine de fois que je le regardais. Il n'y avait rien à faire, j'étais belle et bien destinée à faire une nuit blanche. Il faut dire, que j'étais bien encore plus tourmentée qu'habituellement. Non pas, parce que je me sentais tout d'un coup, encore plus responsable de ma rupture avec Valery, mais d'avantage, parce que je venais finalement d'en prendre conscience. Jusqu'à maintenant, je comprenais la colère de Valery à mon égard et ainsi, je me disais qu'il lui fallait du temps pour réussir à me pardonner. C'est d'ailleurs, pour cela que je m'étais montrée aussi douce qu'un agneaux quand je l'avais vu quelques jours plus tôt au commissariat. Tenter de ravaler mon impulsivité était la meilleure chose à faire dans ce combat contre mon ex compagne. Je connaissais suffisamment mon adversaire pour savoir que montrer mon caractère impulsif, voir détestable, dans cette bataille dont j'étais à l'origine, n'était pas une bonne stratégie. Je me devais de faire profil bas, attendant, comme Valery avait su me le dire, qu'elle prenne une décision nous concernant. C'est donc la seule raison qui me poussait à rester loin d'elle et bien que c'était une torture, j'espérais secrètement que de cette manière, elle finirait par revenir vers moi, victime du manque de ma présence. Car en effet, j'étais persuadée que Valery m'aimait toujours. Je l'avais vu lors de notre discussion dans mon bureau et je dois dire que ses réactions aussi douloureuses soient elles, m'avaient rassuré. J'avais pu constater que son amour pour moi, était toujours là quelque part. Et pourtant, ce soir, j'étais convaincue d'avoir surestimé la colère, la peine mais aussi l'amour de Valery. En effet, j'étais loin de m'imaginer en sortant du travail à vingt deux heures passées ce soir, que j'allais croisé, sans même qu'elle ne s'en aperçoive, mon ex femme avec ce qui lui sert de meilleure amie; du moins, c'est toujours comme ça qu'elle la nommait. A mes yeux, cette TALA était bien plus qu'une simple amie. Je la détestais tout simplement de roder autour de Valery. Non, je n'ai jamais été une jalouse « compulsive » au point de ne pas supporter l'idée même que Valery adresse la parole à qui que ce soit; néanmoins, Tala était la copie conforme de Valery. Une femme au caractère semblable, qui partageait les mêmes passions, avec le même type de langage qu'elle. Je crois que la simple idée que Valery puisse avoir avec cette femme des conversations qu'elle n'avait pas avec moi, me rendais malade. Dans le fond, j'ignorais bien ce qu'elles faisaient lorsqu'elles se retrouvaient toutes les deux mais je m'en fichais pertinemment. Tala avait été plusieurs fois la cause de nos disputes et je préférais de loin que Valery évite de prononcer son nom en ma présence. Après tout, je pouvais bien détester une de ses amies, elle détestait bien Matthew. Bien que certes, les conditions étaient différentes. Valery ne devenait pas folle alliée à l'idée que je passe du temps avec mon meilleur ami, comme je pouvais l'être quand elle était en présence de cette Tala. Elles sortaient du cinéma quand je les avaient surprises et cette image m'avait rendu complètement dingue. J'ignorais si c'était parce que cela faisait de nombreux mois que Valery et moi n'étions pas sorti au cinéma; sans doute à cause de la routine « métro, boulot, dodo »; si c'était le fait qu'elle soit sortie sans même me confier Lysandre pour la soirée ou si c'était tout simplement le fait de l'avoir vu sourire auprès d'une autre femme que moi. Je pencherais d'avantage vers la dernière option. Depuis vingt deux heures, la jalousie avait prit possession de mon être tout entier, me rongeant de l'intérieur et m'empêchant clairement de dormir.
« A ta place, je ne ferais pas ça. » avait dit une voix, raisonnant derrière moi alors que je m'apprétais à ouvrir la grande porte qui me barrait la route. J'ai poussé un long soupire, levant les yeux au ciel avant de me retourner vers la voix de mon meilleur ami. J'étais dans un état de colère certain et ce n'était vraiment pas le moment qu'il vienne en rajouter. « ça tombe bien, tu n'es pas à ma place ! » ais je dis d'un ton froid, lui lançant un regard des plus tueurs. Matthew et moi avions toujours passé notre temps à nous disputer. Depuis plus de dix ans c'était comme ça que l'on fonctionnait. Evidémment, jusqu'à l'heure, je n'avais jamais vécu avec lui et je n'avais jamais été aussi malheureuse qu'en ce moment, résultat, je devais avouer que c'était encore pire ces derniers temps. La cohabitation devenait clairement difficile. Peu importe dans le fond, Matthew et moi avions un tel degrés d'attachement que je savais pertinemment que rien ne pouvait détruire notre amitié. « Loïs sérieusement, il est trois heures du matin, je ne crois pas que d'aller la voir, surtout dans ton état, va vraiment arranger les choses. » Dans un sens, il n'avait pas tord. Il avait même totalement raison. Néanmoins, je ressentais en moi ce besoin, presque viscérale, de la voir maintenant. J'étais assez honnête avec moi même, pour savoir que j'allais mettre fin à la stratégie que j'avais pourtant aborder jusqu'ici avec Valery mais peu importe. Au contraire, je crois que je ressentais cette irrésistible envie de m'engueuler avec elle. J'avais envie de retrouver ce que nous avions toujours été, dans des circonstances pourtant bien différentes que celles de nos précédentes disputes. En effet, actuellement, je n'étais pas vraiment en droit de me montrer colérique et encore moins de lui faire une véritable crise de jalousie. Cependant, je voulais savoir. Avoir des réponses. Je ne supportais plus l'idée d'attendre qu'elle se décide enfin. Peut être même que je voulais apaiser mon esprit, je souhaitais qu'elle me rassure; et peu importe la manière; sur le fait qu'il ne se passait absolument rien entre elle et cette pétasse ! Mot peu approprié à sa personne j'en conviens mais terriblement en équation avec ce que je ressentais à cet instant. Poussant un plus large soupir et m'avançant vers lui comme pour lui signifier que mon degrés de colère était tel qu'il était vraiment préférable qu'il se taise. « Ecoute Matt, si j'ai besoin de tes conseils je te le ferais savoir. Et en matière de conseils concernant Valery tu n'es pas un expert hein, alors lâche moi d'accord ?! » Cela ressemblait plus à un ordre qu'à une véritable question. Ne prenant pas le temps d'attendre la moindre réponse, j'ai claqué violemment la porte de cette maison, me dirigeant vers celle dans laquelle j'avais vécu tant d'années.
Poussant un soupir qui pouvait clairement signifier que je n'étais finalement plus tellement sûr de ce que je m'apprêtais à faire, je regardais cette grande porte où le numéro « 69 » était inscrit dessus sans pouvoir trouver le courage de sonner. Ô pourtant, ma colère était encore telle qu'elle aurait dû me donner la force nécessaire mais malgré tout, j'avais conscience que je m'apprêtais à réveiller Valery en plein milieu de la nuit pour lui faire une scène de jalousie alors que je l'avais quand même trompé et dans cette même maison de plus. Finalement, je crois que ce qui m'a donné la force d'appuyer sur la sonnette, c'était cette irrésistible envie que j'avais de la voir. Et peu importe quelle tournure allait prendre cette rencontre. Au contraire, j'espérais qu'elle serait en colère, qu'elle me crierait des mots de haine au visage, me disant qu'elle me détestait tellement de lui avoir fais aussi mal. Je préférais ceci à son indifférence. J'avais besoin de la voir souffrir pour être sûre qu'elle m'aimait encore. Valery avait tellement toujours été cette femme forte, froide voir glacial, qui ne laissait jamais rien paraître avec les inconnus et depuis que nous n'étions plus ensembles, elle réagissait de la même manière avec moi. J'avais presque l'impression d'être moi aussi devenue une inconnue; chose détestable croyez moi. J'ai dû attendre plusieurs secondes avant que la porte ne s'ouvre, pas étonnant en plein milieu de la nuit. Quand elle a ouvert la porte, j'ai pu lire la surprise sur son visage et soudain, j'ai sentie la peur m'envieillir. Non pas la peur de Valery ou de ses reproches mais plutôt la peur qu'elle ne soit pas seule. Après tout, je l'avais croisé avec Tala, peut être que celle-ci avait terminé la nuit ici, dans NOTRE lit. Cette simple idée a eu, en moi, l'effet d'une lame en plein coeur et n'a fait qu'empirer la colère que je ressentais déjà. La regardant dans les yeux; avec mes yeux qui devaient être soudain plus foncés comme lorsque je suis énervé; j'ai avancé vers elle, l'obligeant ainsi à me laisser entrer, ne prenant pas la peine de lui demander son avis ou de prêter attention à sa surprise. Debout comme un i, dans ce vestibule que je connaissais par coeur, je me suis finalement retournée vers elle, jetant mon regard vers l'escalier pour qu'elle comprenne où je voulais en venir. « Elle est là ? Alors c'est un bon coup ? » ais je dis d'une voix forte comme si je souhaitais que la personne au premier m'entende. Réaction légèrement suréagit, surtout dans l'optique où Tala ne serait pas là haut. Devant son manque de réponse, bien que je ne lui en avait clairement pas laissé, le temps, j'ai poussé un soupir, levant les yeux au ciel. « Tala n'est pas là ? Vous aviez pourtant l'air de deux petites amoureuses en sortant du cinéma ce soir. » Bon l'avantage, c'est qu'elle allait maintenant savoir de quoi je parlais si jusqu'à maintenant, elle se posait la question. Je ne la lâchais pas du regard, attendant la moindre réaction de sa part. Qu'elle hurle, pleure, me foute dehors, tout me convenait. Je voulais juste qu'elle réagisse, j'avais ce besoin de retrouver ma femme. La jalousie est un véritable poison même si elle a quand même le mérite de venir prouver à quel point on peut aimer quelqu'un. Bien entendue, ce n'est pas pour cette raison que je venais. Valery connaissait mon amour. Non, c'était plutôt pour me rassurer sur le sien que j'étais ici.
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Sujet: Re: Eros & Thanatos [PV VALERY] Jeu 4 Avr - 2:44
La soirée s’était joliment déroulée. Lysandre avait été invité à passer la nuit chez un copain et Valery avait donné son accord après confirmation que les parents du copain en question ne soient pas totalement ignorants du langage des signes, seul moyen de communication que possédait son garçon. La brunette prévoyait donc une soirée tranquille consacrée à boucler le dossier de Hillington, à qui elle avait de nouveau rendu visite durant la matinée. L’homme était toujours aussi détestable; elle n’avait pas tardé à s’en rendre compte. Il manifestait d’abord peu d’intérêt vis-à-vis de son propre dossier et Valery, après analyse méticuleuse des preuves et des interrogatoires menés par la police, avait compris qu’il était probablement coupable des crimes dont on l’accusait. Il était donc préférable que Hillington plaide coupable et ainsi pouvoir espérer que le juge et le jury soient cléments à son égard. Il restait quatre jours avant le procès et Valery se sentait prête à défendre becs et ongles son client, aussi coupable soit-il. C’était là une décision qu’une certaine blonde de sa connaissance désapprouverait certainement, mais Valery n’avait que faire de son opinion bien tranchée. De toute façon, ce qui intéressait la trentenaire dans son métier, c’était d’abord et avant tout la recherche d’arguments valides et percutants en faveur de l’accusé. Elle avait eu beau le répéter à la blonde en question durant ces dernières années, mais en vain; le métier de policière qu’elle pratiquait l’empêchait sans doute d’élargir son esprit en ce qui concernait la défense des criminels, tant pis pour elle.
Le coup de fil de Tala Swancott n’avait pas manqué de surprendre Valery, c’était le cas de le dire. Attablée devant son ordinateur ouvert au dossier de Hillington, la femme avait décroché et avait songé un court instant à décliner l’offre de son amie de passer la soirée au cinéma, mais avait finalement craqué et accepté. Elle travaillait comme une déchainée depuis des semaines; il était temps qu’elle sorte et qu’elle puisse penser à autre chose qu’aux lois de ce pays, qu’elle s’amuse, en somme. Et comme Lysandre n’était pas à la maison, c’était l’occasion rêvée de le faire. Elle avait donc fermé son ordinateur sans la moindre hésitation et avait enfilé une tenue plus décontractée que ses vêtements de travail. Cela fait, elle avait attendu que sa chère amie se pointe à sa porte puis ensemble, elles étaient parties au cinéma. Comme elles avaient des goûts cinématographiques similaires, leur choix s’était aussitôt porté sur un drame psychologique étranger qui avait été nominé aux Oscars pour l’année prochaine. Ça promettait. Le long-métrage fut à la hauteur de Valery et c’est satisfaite qu’elle sortit de la salle, deux heures plus tard. Discutant avec animation de l’étonnante complexité du scénario et de l’excellent jeu des acteurs avec Tala, elle ne remarqua pas la silhouette postée en retrait de l’établissement qu’elle aurait reconnue sans problèmes si elle avait seulement daigné tourner la tête en sa direction.
De retour à la maison après avoir promis à Tala de la rappeler un de ces jours, Valery se fit une tasse de thé brûlante pour l’aider à s’endormir. La boisson classique des Britanniques avait toujours eu cet effet bienfaiteur et soporifique chez la brunette, qui ne se privait pas d’en boire le soir depuis ses quatorze ans; Valery de Luca n’avait nul besoin de somnifères pour tomber dans les bras de Morphée. La femme troqua ses vêtements pour son habituelle robe de nuit et, sa tasse de thé à portée de main reposant sur sa table de nuit, se mit au lit, les chaudes couvertures recouvraient ses jambes. Elle s’empara du recueil de nouvelles qui se trouvait, quant à lui, dans le tiroir de sa table de nuit et reprit sa lecture d’hier soir. Elle ne lisait habituellement pas ce genre de livres, mais l’auteure du recueil était une amie qu’elle n’avait pas revue depuis l’université et elle était curieuse de lire les textes d’une personne qu’elle avait personnellement connue. À l’époque, elle s’en souvenait, cette amie devait lire deux ou trois classiques littéraires par semaine tandis qu’elle, elle engloutissait ses manuels juridiques. C’était décidément le bon vieux temps…
Après quarante-cinq minutes, Valery en eut assez des figures de styles complexes et du véritable message des petites histoires qui la narguait entre les lignes noires imprimées. Ce que les gens de lettres pouvaient se casser la tête à écrire des récits aussi difficiles à déchiffrer ! Et après, ils se plaignaient d’être incompris, où était la logique dans tout cela… Mais peut-être Valery était-elle trop fatiguée pour saisir les subtilités de la langue ce soir. Il était, après tout, minuit passé. Elle cala donc le reste de son thé, éteignit les lumières, puis se prépara à aller dormir. Ses yeux se fermèrent dès qu’elle fut ensevelie sous les douillettes couvertures et elle s’endormit pour de bon quelques minutes plus tard. Enfoncée dans les méandres du sommeil, Valery rêva. Elle se trouvait du haut d’une falaise à moitié avalée par les tumultueuses vagues de la mer et faisait, curieusement, du jogging. En temps normal, elle n’en faisait pas, mais son soi chimérique pratiquait ce sport. Puis, comme une sotte, elle s’approchait trop du vide et tombait, tombait, tombait… Et durant son interminable chute, des tambours résonnaient dans son crâne. Boum ! Boum ! Boum ! Boum ! Boum ! Elle émergea brutalement des affres de cet affreux songe, se dressant sur son séant en sursaut et poussant même un petit cri d’effroi. La respiration haletante, Valery réalisa soudain que quelqu’un frappait à la porte d’entrée – sans doute le tambour de son rêve. Ses yeux hagard et consumés par le sommeil tombèrent sur le cadran lumineux : trois heures du matin. Bon Dieu, qui était assez fou pour visiter les gens à cette heure…
Valery, grommelant, s’extirpa à contrecœur de son lit et descendit l’escalier en chancelant quelques peu, ne prenant pas la peine de mettre sa robe de chambre. Ses pas la conduisirent à la porte d’entrée, derrière laquelle se trouvait… elle ne savait qui. Il était imprudent d’ouvrir la porte au beau milieu de la nuit, raisonnait cependant Valery, aussi accrocha-t-elle la chainette de sécurité à la porte, juste au cas où. Puis ouvrit. Mais en découvrant Loïs derrière, le regard noir, la brunette enleva la chainette, trop surprise pour la laisser là où elle se trouvait. Elle était bien trop intriguée par la présence de la femme avec qui elle partagé bien des choses durant la dernière décennie, à commencer par son lit, puis sa vie, et voulait connaître la raison d’un tel dérangement avant de renvoyer la blonde d’où elle venait. Après tout, sa visite nocturne était peut-être justifiée; Lysandre pouvait s’être blessé ou être tombé malade chez son ami et avait décidé d’appeler Loïs au lieu de Valery en renfort. Cette pensée la peina profondément, mais elle la mit aussitôt de côté, la crainte que son fils soit en difficulté suffisant à la réveiller complètement et à se concentrer sur la femme qui se trouvait devant elle. À sa grande surprise, Loïs s’invita d’elle-même à l’intérieur, sans un mot. Valery voulut lui demander sur-le-champ si Lysandre allait bien, s’il s’était passé quelque chose de grave… Le regard sombre de l’autre femme n’était en tout cas guère rassurant. Pourtant, Valery se trompait sur toute la ligne. Il ne s’agissait pas de son fils, enfin de leur fils, car d’une voix curieusement forte, Loïs lui demanda si « elle » était là, si Tala était restée à coucher, autrement dit.
L’inquiétude de Valery fut aussitôt remplacée par de l’incrédulité. Les sourcils haussés, elle éclata d’un rire jaune, sans joie. Loïs était en ce moment l’image même de la petite collégienne jalouse, qui parle sans savoir. Pathétique. Les crises de jalousie de son ancienne compagne n’étaient pas nouvelles, mais n’avaient aucune raison d’être. Jamais Valery n’avait ressenti ne serait-ce que la plus petite parcelle d’amour pour l’enseignante qu’elle ressentait au contraire pour Loïs. Tala n’était rien pour Valery, quand est-ce que cette femme bornée allait se l’enfoncer dans le crâne ? Mais ce n’était pas le pire. Le pire, c’était qu’en plus d’oser la réveiller en pleine nuit, cette sotte lui faisait une crise de jalousie alors qu’elle l’avait elle-même trompée un mois plus tôt ! « Et moi qui me faisais du souci pour la santé de Lysandre… » grinça-t-elle à voix basse entre ses dents, plus pour elle-même que pour son interlocutrice. « Ne me dis pas que tu es venue tambouriner à ma porte, à trois heures du matin qui plus est, pour me piquer ta crise de jalousie ? » Face à son silence, Valery inspira bruyamment, la foudroyant à son tour du regard. « Ton égoïsme est-il donc sans fin ? Loïs, dois-je te rappeler que nous ne sommes plus ensemble et que ce que je fais de ma vie amoureuse et sexuelle ne te regarde en rien ? En rien ! » répéta-t-elle en haussant le ton malgré elle. Son flegme légendaire venait d’atteindre ses limites et la brunette le montrait clairement. Son regard était brûlant, non de désir, mais de haine, et elle avait pris plaisir à détacher chaque mot qu’elle venait de prononcer, sachant pertinemment qu’ils atteindraient leur cible à la perfection. La jalousie était tellement facile à contrôler.
Loïs Spencer
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Sujet: Re: Eros & Thanatos [PV VALERY] Jeu 4 Avr - 22:56
EROS & THANATOS
Valery feat Loïs.
Ma journée avait plutôt bien commencé pourtant. Depuis quelques jours, je me sentais mieux; sans doute grâce à l'espoir que m'avait redonné Valery sans le savoir. Me retrouver face à elle durant cet interrogatoire avait eu pour effet de me ressourcer. Etre auprès d'elle, toucher sa peau, m'enivrer de son odeur, entendre sa voix. J'avais durant plusieurs minutes retrouvé la femme que j'aimais tant. Valery avait toujours eu cet effet sur moi; cet effet ressourçant, parfois même rassurant. Elle était mon double, mon âme soeur. Bien sûr, il est peut être démodé d'employer ce terme en deux mille treize et pourtant, c'est toujours de cette manière que j'avais considéré Valery. Cette moitié de moi, sans qui je perdais le contrôle de tout mon être. Elle seule savait lire en moi, elle seule était capable de repérer lorsque quelque chose n'allait pas, elle seule pouvait apaiser mes maux et accepter mes défauts. Quoi qu'il en soit, cette dernière rencontre avec la jeune femme avait eu sur moi un effet positif, m'efforçant ainsi de continuer à croire que je finirais par récupérer ma compagne. Ma journée avait donc été banale, du moins jusqu'en fin d'après midi. J'avais prévue de travailler plus de dix heures et je ne comptais pas me plaindre de ceci. Le travail étant pour moi, un véritable anti-stresse et surtout un boulot comme celui-ci ! Arrêter les criminels, résoudre des enquêtes, étaient devenue mon quotidien et c'était une bonne chose. Je réalisais mon rêve de gosse. Durant ces moments, je ne pensais pas à rien du tout et ce n'était pas plus mal surtout à l'heure actuelle. J'étais douée dans mon boulot même si mes méthodes ne plaisaient pas toujours à notre cher procureur de la république, je m'en fichais éperdument. J'avais pourtant conscience que dernièrement, ma capacité à discerner la méthode douce de la méthode brutale n'était pas à son apogée. Au contraire, cela faisait plusieurs fois en deux semaines que le substitue du Procureur me tombait dessus sous prétexte que je ne respectais pas la loi. Foutaise ! Je tentais à tout prix de faire tomber des criminels, nuance ! J'avais d'ailleurs l'un des meilleurs taux en matière d’arrestation de la brigade. Heureusement que Monsieur le substitue du procureur était un ami, sinon j'aurais sans doute déjà perdue ma plaque. Ce qui n'allait peut être pas tarder à arriver.
En fin d'après midi, pour tenter de résoudre une enquête sur laquelle j'étais depuis trop longtemps à mon goût, je m'étais permise d'entrer par effraction au domicile d'un suspect pour le meurtre d'un enfant de dix ans. Etant donné qu'après quarante huit heures de garde à vue, nous avions été obligé de le relâcher faute de preuves. Le Procureur n'ayant pas suffisamment d'indices pour m'obtenir un mandat de perquisition, j'avais utilisé ma propre méthode. Bien entendue celle-ci était interdite et totalement dangereuse puisque l'homme était rentré plus tôt que prévue et qu'il avait été à deux doigts de me tirer dessus. Ce qui serait d'ailleurs, arrivé, si mon collègue n'avait pas été là. Collègue qui se retrouvait parfois dans des situations difficiles à cause de moi, autant l'avouer. Et contre toute attente, durant ce moment, je n'ai même pas éprouver la moindre peur. Sans doute parce que durant ces instants, l'adrénaline m'empêchait d'éprouver le moindre sentiment humain. Cependant, bien qu'on ai arrêté l'homme pour tentative de meurtre sur agent de police, je risquais d'avoir de véritables ennuis dés demain. Tout ceci expliquant cela, il était évident que croiser Valery et Tala, sortant du cinéma avait eu pour effet de pourrir encore plus ma journée qu'elle ne l'était auparavant. Il était d'ailleurs, fort à parier que le fait que ce suspect; dont j'étais convaincue de la culpabilité; ait tué un enfant de dix ans qui aurait pu être mon propre fils, empirait certainement mon manque de neutralité dans cette affaire. Cependant, Lysandre ne devait pas être la seule raison valable pour expliquer mon comportement depuis environ un mois. En effet, le manque de la présence de Valery venait également expliquer certaines de mes méthodes. J'avais perdue ma vie de famille à cause de mes propres erreurs et ceci me rongeait chaque jours de l'intérieure. Plus rien ne me permettait de faire un break avec le boulot. En temps normal, Valery était la première personne au courant lorsqu'une affaire me préoccupait plus que d'habitude. Elle avait le don de s'en rendre compte sans que je ne dise quoi que ce soit. Je voyais alors ce magnifique sourire apparaître sur ses lèvres, masquant une certaine forme d’inquiétude. Ses bras autour de mon cou, elle venait me murmurer à l'oreille d'oublier le travail le temps d'une soirée en famille, de décrocher comme on dit dans le jargon. Ô bien sûr que Valery avait des défauts mais elle avait réellement des qualités. Elle était une femme aimante sur laquelle on pouvait vraiment compter et elle n'hésitait jamais à le montrer. Habituellement, un événement comme celui-ci où j'avais faillit me faire tuer, je lui racontais même si ça avait toujours le don de la mettre hors d'elle. Actuellement, les circonstances étaient différentes. Je n'avais bien sûr pas prévue de dire quoi que ce soit, ni même de la voir ce soir. Néanmoins, l'avoir vu avec son amie un soir comme celui-ci avait sans doute propulser ma jalousie vers des sommets.
C'est sans doute à cause de mon énervement et du pathétisme de la situation que je n'avais même pas prêter attention au fait que Valery était tout simplement sublime dans cette chemise de nuit; qui aurait d'ailleurs dû me rappeler des souvenirs. Je faisais certainement preuve d'un véritable égoïsme pour me pointer chez elle à trois heures du matin pour l’assommer de question sur le déroulement de sa soirée, alors que j'étais moi même fautive d'adultère, voir l'unique fautive. Il n'y a rien de plus facile que de rendre quelqu'un en pleine crise de jalousie encore plus dingue qu'il ne l'est. Et c'était d'ailleurs tout un art dans lequel, Valery excellait depuis toutes ces années de pratiques à devoir supporter chacune des mes crises. Hors, ce soir, je n'avais pas du tout besoin qu'elle rajoute une dose supplémentaire à cette jalousie qui pourrissait à l'intérieure de mes entrailles. Néanmoins, le rire plein d'ironie qu'elle venait de laisser éclater ne présageait rien de bon. En même temps, je m'attendais à quoi ?! Sa réaction ne se fit pas attendre. J'avais terriblement conscience du degrés d'égoïsme dont je faisais preuve mais ça n'avait pas pour effet de me calmer, surtout pas au regard de la phrase qu'elle venait de prononcer et au regard de haine qu'elle me jetait. J'avais la sensation que quelqu'un était en train de m'arracher le coeur avec une main. Au delà, de me laisser dans le doute, concernant la présence ou non de Tala à l'étage, elle venait d'appuyer sur une blessure encore très ouverte, le fait que nous n'étions plus ensembles toutes les deux et que je n'avais donc rien à dire sur ce qu'elle faisait de sa vie privée. C'était bien là le plus douloureux. M'efforçant depuis quelques jours à canaliser mes idées noires selon lesquelles notre magnifique histoire d'amour pouvait être belle et bien terminée. J'avais terriblement mal et le regard que Valery me lançait n'arrangeait pas l'émotion ressentie. Que croyait elle ?! Que je ne me sentais pas suffisamment coupable, qu'il fallait venir rée-ouvrir des blessures encore ouvertes ?! Je prenais conscience que je l'avais perdue et la simple idée qu'elle puisse avoir une histoire avec une autre femme me rendait folle. Surtout si cette femme s'appelait Tala. Elle évoquait tellement la perfection à mes yeux. Une perfection qui aurait très bien pu convenir à Valery. Peut être qu'au moins, elle saurait se montrer fidèle elle ! Ô je savais bien que j'aurais dû arrêter là, quitter cette maison et ne surtout pas revenir. Seulement, c'est ce que j'aurais fais si j'avais encore été en état de réfléchir et de prendre du recul sur la situation. Valery venait de toucher un point sensible et ma réaction ne se fit pas attendre. Baissant d'abord la tête, me mordant l'intérieure de la lèvre pour m'efforcer de garder mon calme, je me suis alors redressée vers elle, lui jetant à mon tour un regard plein de haine. Une haine qui me détruisait toute entière, tellement je m'en voulais de la ressentir. Néanmoins, l'idée qu'elle puisse être libre d'être avec qui elle désirait maintenant que notre relation était finie, était inconcevable. "Oh mais tu as raison. Ca ne me regarde plus, parce que je t'ai trompé hein ! C'est moi la seule fautive ici, celle qui ai couché avec une autre." ais je dis sur un ton presque plus fort que ce que je voulais. M'avançant vers elle, l'obligeant presque à reculer vers la porte, je l'ai regardé dans les yeux, un sourire plein d'ironie sur le visage. "Ce qui doit bien t'arranger finalement. Au moins maintenant, tu peux enfin te taper Tala ! Cela fait un moment que tu en rêves non ?!" Détournant finalement mon regard d'elle, j'ai regardé autour de moi. Observant chaque détails de ce vestibule que je connaissais pourtant si bien. L'escalier d'un côté, une porte de l'autre donnant sur le salon et ce long couloir donnant sur la cuisine. Une commode près de la porte sur laquelle se trouvait un cadre, une photo de Lysandre, Valery et moi accompagné d'un bouquet de fleurs. J'ai poussé un soupir. "Et je peux savoir où est Lysandre pendant que tu profite pleinement de ta nouvelle vie amoureuse ?!" Tout ceci était de la provocation. Et c'était nul. Je ressemblais à une adolescente en pleine crise de jalousie. Néanmoins, ne sommes nous pas tous ainsi lorsque nous sommes amoureux ?! Valery venait également de prouver qu'elle pouvait très bien rentrer dans mon jeu, alors pourquoi l'arrêter ?! L'avantage c'est que même si ce moment me faisait terriblement souffrir, il me permettait d'être avec elle et c'était quelque chose de jouissif. Peu importe la douleur, j'étais à ses côtés. Attitude presque sadomasochiste j'en ai bien conscience. Cependant, peut être que la vérité sur ma présence ici était juste de pouvoir passer du temps avec elle. J'avais sans doute besoin d'être auprès d'elle après la journée que je venais de passer. Même si c'était pour la voir me détruire. Et après tout, je le méritais sûrement. Une sorte de vengeance que j’espérais être la clé pour ne plus être rongée par cette culpabilité.
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Sujet: Re: Eros & Thanatos [PV VALERY] Ven 5 Avr - 1:17
Il était d’un côté totalement absurde de se quereller à une heure avancée de la nuit avec Loïs et d’un autre, il était prévisible qu’une telle chose se produise un jour ou l’autre, connaissant cette femme impulsive au fort tempérament. Cependant, la surprise n’en était pas moins là et Valery avait de la difficulté à en croire ses yeux et ses oreilles. Elle se demanda, en la dévisageant, si la blonde avait pris un verre de trop ce soir, car après tout, sa présence dans cette maison était assez extraordinaire – et dans un sens péjoratif, bien entendu. Loïs n’était toutefois pas réputée pour être une alcoolique chronique, ce qui ne faisait que prouver que sa colère, qui venait d’atteindre des sommets de puérilité, était la seule raison de sa venue. Sa colère ainsi que sa jalousie, fallait-il le préciser ? La brunette était d’ailleurs stupéfaite, même si elle prenait soin de le cacher, que ces sentiments violents envers Tala ne se soient pas dissipés suite au péché d’adultère qu’avait commis Loïs. Durant les jours qui avaient suivi, Valery avait pensé que sa femme ne ressentait plus la même chose qu’il y avait quinze ans à son égard; c’était la supposition logique qui découlait de sa trahison, après tout, mais leur rencontre fortuite et imposée au commissariat de police lui avait montrée qu’en réalité, elle avait tout faux. Loïs l’aimait encore, plus que jamais peut-être, et elle regrettait clairement son erreur. Cela dit, ses regrets ne changeaient rien à l’affaire et il aurait été vain d’espérer enterrer cette histoire de sitôt. Loïs l’avait trompée, point à la ligne. Alors pourquoi, oui pourquoi, ressentait-elle encore tant de ressentiments envers l’enseignante, après ce qu’elle avait fait ? Parce qu’elle craignait que Valery se réfugie dans ses bras ? Parce qu’elle avait besoin d’être fâchée contre une tierce personne ? Décidément, la logique de Loïs était bien défaillante.
Au regard noir de Valery, Loïs lui en opposa un, tout aussi vif et outré. Finis, les faux-semblants, les supplications visuelles qu’elles avaient échangées l’autre jour; maintenant, elles s’affrontaient pour de bon, pour la première fois depuis un mois. En effet, Valery ne s’était pas permise de vivre sa colère à fond le jour où ça s’était passé, elle s’était contentée d’ordonner à sa femme de quitter les lieux. De toute façon, elle n’était pas le genre de personnes à faire des scènes à sa douce moitié – Loïs s’en chargeait pour elles deux, ahah – et même si elle pouvait se montrer intraitable pour défendre un client en Cour, elle était de nature plutôt pacifique dans sa vie privée et avait appris qu’une voix basse et froide pouvait faire aussi mal qu’une voix aiguë et emportée. Mais Loïs ne jouait pas comme cela, Loïs tempêtait haut et fort; c’était son style. Même si, en l’occurrence, elle faisait preuve d’assez mauvaise foi en rejetant la faute sur Valery, elle demeurait une remarquable combattante qui blessait l’adversaire dès qu’elle en avait l’occasion. Cela, Valery le lui laissait volontiers.
L’autre femme s’avança encore vers elle, les lèvres plissées d’ironie, lui crachant au visage une vérité mensongère. Se taper Tala… Si la situation n’était pas aussi dramatique, Valery était certaine qu’elle aurait éclaté d’un bon rire franc. Aussi jolie que puisse être sa cadette, elle n’avait au grand jamais fantasmé sur son corps, et certainement pas avec l’imagination sauvage et fertile dont semblait être dotée son ex compagne. Valery recula malgré elle, Loïs la dominant clairement sur ce coup-là, et son dos ne tarda pas à rencontrer la porte close. La brune grimaça. Elle n’aimait vraiment pas sentir qu’elle perdait l’avantage dans une dispute et se retrouver ainsi dos au mur ne la mettait pas dans une position confortable, dans tous les sens du terme. L’autre femme lui posa alors une question sur Lysandre, sous-entendant clairement qu’elle la croyait capable de s’envoyer en l’air même si un enfant de onze ans dormait sous le même toit. Incroyable ! Mais Valery était en réalité soulagée que le garçon ne soit pas présent : elle était certaine que ses exubérantes vociférations auraient suffi à réveiller un mort ou, en l’occurrence, un sourd.
« Réalises-tu, ma pauvre, que tes suppositions concernant Tala sont erronées du tout au tout ? Tu t’appuies sur des faits que tu déformes à ta guise afin qu’ils cadrent à tes puériles théories. Pour une enquêtrice chevronnée, tu es vraiment tombée bien bas. » contre-attaqua Valery d’une voix doucereuse. C’était du Valery tout craché, qui faisait de son mieux pour garder son calme même si sa patience avait atteint ses limites. Elle espérait simplement pouvoir renvoyer Loïs chez elle avant que le soleil ne se lève – ses heures de repos étaient bien trop précieuses pour les gaspiller dans une chicane de couple, couple qui n’en était même plus un, d’ailleurs. « Pour satisfaire ton insatiable curiosité, Lysandre passe la nuit chez un ami. Désires-tu connaître l’adresse pour que tu puisses aller le réveiller, lui aussi, et l’accuser de choses dont il est innocent ? » demanda-t-elle sarcastiquement. Elle laissa Loïs digérer la question, qui n’en était pas vraiment une, et conclut en secouant doucement la tête : « Tu me fais pitié, tu sais. » Elle releva ensuite la tête, regardant celle qui avait troublé son sommeil avec une moue désapprobatrice. Elle croisa les bras, le dos encore collé à la porte, attendant que Loïs parte. Elle n’était plus la bienvenue dans cette maison, de toute façon, et devait bien s’en douter.
Loïs Spencer
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Sujet: Re: Eros & Thanatos [PV VALERY] Sam 6 Avr - 0:38
EROS & THANATOS
Valery feat Loïs.
Tala était devenue une obsession pour moi et cela depuis plusieurs années maintenant. La première fois que je l'ai rencontré, c'était en présence de Valery. Celle-ci ayant souhaité me présenter son amie. Une terrible erreur à en juger la conversation que nous avions actuellement, et qui n'était d'ailleurs pas l'unique. Dés cette première rencontre dans un petit restaurant du coin, j'avais pu constater chez cette jeune femme à la beauté certaine, une ressemblance frappante à la femme que j'aimais depuis plusieurs années. Ce qui avait eu le don de me déplaire. Les regards complices qu'elles s'étaient échangés durant la soirée, les phrases en langage soutenue et les passions communes avaient été insupportable. J'avais d'ailleurs été obligé de prendre sur moi pour ne pas quitter le repas en cours. J'étais très clairement jalouse de Tala mais c'était bien au delà du fait de savoir si oui ou non Valery était attirée vers celle-ci. La vérité, c'est que je ne supportais pas la simple idée qu'elles soient si semblables alors que durant des années, les gens n'avaient cessé de nous faire remarquer nos différences. Les pointant clairement du doigt à certains moments à commencer par ses parents. Ils n'étaient d'ailleurs pas les seuls. Matthew passait son temps à faire ce même constat. Et même après dix ans, il ne s'était toujours pas lassé. Il était dans un sens, aisé de constater que Valery et moi, n'étions pas du même monde. Nous n'avions pas reçu la même éducation et n'avions certainement pas eu la même enfance. Ce qui pourrait d'ailleurs expliquer mes excès de rage et de colère; contrairement à Valery qui avait cette capacité de toujours prendre sur elle. Les gens de notre entourage avaient toujours vu notre couple comme une véritable erreur, pensant la plupart du temps, qu'il n'avait pas grand avenir. Il avait pourtant duré quinze ans. Au départ, on entendait même dire qu'il s'agissait d'une simple amourette, une expérience lesbienne pour Valery et que cela finirait par lui passer. Je n'avais jamais supporté entendre ce genre de commentaires à notre sujet. Peut être encore plus que Valery. Sans doute, parce que j'avais toujours l'impression d'être celle qui n'était pas « assez bien ». Pas digne de cette femme à l'éducation exemplaire, l'allure bourgeoise et le vocabulaire sortie tout droit d'un dictionnaire. Il était fort à parier que j'avais un complexe d'infériorité certain face à Valery et pourtant, pas une fois, elle me l'avait renvoyé. Au contraire, elle avait plutôt tendance à vouloir faire taire ces langues aimant particulièrement casser du sucre sur notre dos. Elle tentait également de me rassurer, notamment concernant Tala; néanmoins, ses paroles étaient souvent vaines. Même après autant d'années de relation, je ne comprenais toujours pas ce que Valery avait bien pu me trouver. Nous étions tellement différentes.
Ma crise de jalousie, assez puérile, je devais l'avouer avait le don d'énerver la femme qui se trouvait devant moi mais pas assez à mon goût. De plus l'heure avancée de la nuit était sans doute l'une des causes. Néanmoins, ma petite scène avait au moins eu le mérite de me rassurer légèrement sur sa relation avec Tala. En effet, ses mots raisonnaient en moi. Je m'imaginais tout bonnement une hypothétique histoire d'amour entre elles deux. C'est d'ailleurs, suite à sa réaction que j'ai enfin senti la colère en moi s'apaiser, du moins durant quelques secondes, prenant alors conscience que j'étais clairement égoïste et légèrement en train d'abuser, surtout quand on se rappelait pourquoi Valery et moi avions rompu. Cependant, les paroles qui suivirent n'ont pas eu le même effet sur moi. Lysandre était chez un copain et pour dire vrai, j'aurais quand même dû m'y attendre. Valery était le genre de mère sur-protectrice, elle n'aurait certainement pas laissé son fils seul pour se rendre au cinéma, avec une simple amie qui plus est. Bien que j'étais rassurée sur le sort de mon fils, le ton qu'elle employait me déplaisait. Je connaissais pourtant les sarcasmes de Valery par coeur mais même après autant d'années, je n'arrivais toujours pas à les supporter. Lors de nos disputes, il était assez courant que je m'emporte, laissant éclater ma colère au grand jour, criant autant que j'en avais besoin; alors que Valery se montrait toujours aussi calme, sûre d'elle et sarcastique. Une chose qui avait toujours eu le don de m'énerver. Et encore plus ce soir. Sans doute, parce que je n'étais plus avec elle et que j'avais ce besoin insatiable qu'elle réagisse. A croire que j'étais même venue dans ce but. Néanmoins, mes paroles ne semblaient pas avoir le moindre effet sur une hypothétique colère de sa part. Elle restait elle même, de marbre. Ce qui avait le don de faire grandir la haine et la rage en moi. C'est bien connu, soyez calme devant quelqu'un en colère et vous le rendez encore plus fou. Je regardais Valery, presque déçu de la laisser de glace à ce point là. Il est fort à parier que d'avoir échapper à une mort certaine dans la même journée, empirait la situation. Encore plus que d'habituel, je voulais voir Valery en colère, l'entendre me crier des mots de haine en plein visage, je voulais tout simplement qu'elle réagisse. Me rendre compte que son amour pour moi était toujours là et le regard qu'elle me jetait à cet instant précis, ne m'aidait pas franchement à me rassurer sur cette question.
J'avais toujours eu une conception de l'amour assez particulière et je savais que dans le fond, Valery partageait la même idée, ce qui avait permis très certainement à notre couple de fonctionné. Je ne pouvais concevoir l'amour qu'avec une forme de souffrance. Je détestais le romantisme, les petits « trucs » de couple totalement niais et je restais persuadée qu'on ne pouvait aimer vraiment sans avoir mal. Je ne dis pas que je n'étais jamais romantique ou que mon couple avec Valery ne ressemblait qu'à une montagne de douleur car se serait sans doute exagéré, surtout après quinze ans de vie commune. Cependant, nos disputes, nos différences également, avaient empêcher à notre histoire d'être simple. J'ai toujours été cette personne torturée, déchirée; sans doute à cause de mon passé et de tous ces êtres à qui j'avais du dire adieu. De son côté, Valery était aussi torturée que je pouvais l'être. De toute manière, je n'ai jamais été attiré par les personnes bien trop lisses. J'avais besoin que la personne en face de moi soit intéressante sinon je ne voyais même pas l'intérêt d'essayer de la connaître. Je crois d'ailleurs pouvoir dire, que j'avais toujours été séduite par l'apparente froideur de Valery, qui laissait penser qu'elle ne ressentait jamais rien alors que j'avais appris rapidement à lire entre les lignes. Notre amour était aussi passionnel qu'il pouvait devenir destructeur et ce que nous vivions en ce moment en était la preuve. Néanmoins, je devais avouer que faire du mal à Valery en couchant avec une autre n'était pas du tout une chose que j'avais prévue et ça ne me faisait pas du tout jouir. Au contraire, j'avais mal. Et je crois que c'est pour cela que j'attendais autant une réaction de sa part. Je voulais qu'elle me hurle dessus car autant l'avouer, jusqu'à maintenant, elle esquivait plutôt toute discussion concernant cette aventure. Il était encore une fois sans doute égoïste de ma part, de vouloir à tout prix lui en parler. Cependant, c'était la seule manière pour que l'on puisse passer toutes les deux à autre chose, en tout cas que je puisse assumer cette erreur. Je me sentais comme un enfant qui a fait une bêtise et qui attend patiemment que sa mère décide d'une punition et c'était une sensation vraiment affreuse. Pour le coup, je connaissais la punition, néanmoins, je voulais la colère pour que la punition prenne du sens et qu'elle puisse surtout se terminer.
Pour le moment, la réaction que j'attendais de Valery se faisait attendre et je la reconnaissais bien là. Croire qu'elle allait me hurler dessus puis me sauter dans les bras était tout simplement très mal connaître ma femme. Or, son calme apparent et ses sarcasmes réveillaient en moi encore plus de colère et de haine. Me mordant la lèvre inférieure comme pour essayer de contenir une rage qui ne demandait qu'à sortir de moi, j'ai passé mes mains sur mon visage avant de passer celles-ci dans mes cheveux. « Je te fais pitié ?! Pourquoi ? Parce que je suis humaine, que j'ai des sentiments ?! » ais je dis un agacement dans la voix qui se faisait clairement entendre. « Excuse moi de ne pas être comme toi Valery. Je ne suis pas un monstre de glace moi, j'ai des réactions. » Le ton que j'avais employé était plus fort que je ne l'aurais voulu et je regrettais presque aussi tôt mes mots. Disons surtout que je me doutais qu'ils ne plairaient pas à ma compagne et pourtant je pensais réellement ce que je venais de dire. Nous étions différentes et même s'il fallait avouer que ma réaction était puéril, je réagissais seulement comme une personne amoureuse qui ne voulait surtout pas perdre la femme qu'elle aimait. J'étais terriblement humaine finalement. Levant légèrement les bras avant de les refaire tomber le long de mon corps, anéanti devant ce manque de réaction de la part de mon ex femme. « Mais merde Valery, je t'ai trompé ! Putain je... » ais je dis d'un ton plus calme cette fois, soupirant à chaque mot. Comme si je prenais soudainement conscience de ce que j'étais en train de faire et de dire. J'étais fautive, la seule et l'unique et je me pointait à trois heures du matin chez elle pour lui rappeler, comme si elle n'avait pas eu suffisamment mal. Et pourtant, j'étais bien décidée à avoir une réaction, à ce qu'on en discute. Cela faisait trop longtemps que nous n'avions pas affronté nos problèmes. Je me suis alors avancée vers elle, la regardant dans les yeux de nouveau alors que jusqu'à maintenant, j'avais plutôt esquiver son regard. Elle était toujours appuyé contre cette porte, ne bougeant pas d'un centimètre. Je me suis approchée très prés, jusqu'à ce que très peu de centimètres nous séparent, posant mes deux mains de chaque côté de cette porte. L'emprisonnant clairement entre mes bras. J'ai légèrement baissé la tête pour regarder ses yeux, alors que mon regard était à présent un mélange de haine et de désir. J'étais si proche d'elle. Je pouvais sentir son odeur, sentir son souffle. Je la détestait autant que j'avais envie d'elle. Posant légèrement mes yeux sur ses lèvres, j'ai finalement repris la parole. « J'ai touché une autre femme que toi, j'ai embrassé d'autres lèvres, d'autres seins...Je t'en pris Valery dis quelque chose. Dis moi que tu me détestes une bonne fois pour toute, mais je ne supporte plus ton silence...J'ai besoin que...Que tu me parle. » ais je dis d'une voix douce bien qu'on pouvait sentir toujours ce même agacement au son de celle-ci. J'ai redressé la tête, la regardant dans les yeux sans pour autant la libérer de mon emprise. Peu importe qu'elle ne puisse pas me pardonner, il n'était plus question de faire comme s'il ne s'était rien passé entre cette fille et moi. Au commissariat, j'avais essayé de lui en parler. Elle avait clairement esquiver la conversation, cette fois, je ne comptais pas quitter cette maison, avant d'avoir pu en discuter avec elle.
Malgré le fait d’avoir été brutalement réveillée par son ex-femme, Valery ne montrait aucun signe de fatigue apparent tandis qu’elle endurait le plus calmement possible les vives lamentations à son sujet et à son intention. C’était une situation qui cadrait parfaitement avec sa profession : parfois, certains de ses clients s’énervaient dans son bureau, paniquaient à l’idée de leur futur procès ou encore pétaient littéralement un plomb. Quelle que soit l’attitude de la personne en face d’elle, Valery faisait de son mieux pour rester stoïque et impassible; c’était à son avis le meilleur parti à prendre, car s’énerver à son tour ne mènerait à rien. La différence, cependant, avec un client et la blonde qui devant elle gesticulait et soupirait de plus belle, était qu’il ne s’agissait pas d’une affaire professionnelle, mais d’une affaire privée. C’était sa, ou plutôt, leur vie privée qui était en jeu. Leur couple, autrement dit. Alors en effet, il était plus difficile pour la brune de jouer son rôle de statue de pierre. Elle essayait, pourtant, avec ses sourcils légèrement froncés et sa moue désapprobatrice sur les lèvres. Pour reprendre les termes exacts qu’avait employés Loïs, elle essayait d’être un monstre de glace. Bien sûr, c’était elle le monstre; elle aurait dû se douter que depuis leur rencontre à la station, Loïs tenterait bien de la manipuler dans ce sens, de lui inculper le blâme sans le moindre remords. Tout ceci commençait à devenir plus que ridicule et Valery se demandait sérieusement comment Loïs avait-elle pu passer de la femme qui ruminait sa haine de soi pour ce qu’elle avait fait à cette… à cette furie manipulatrice qui prenait un plaisir évident dans cette querelle. Mais la réponse, après brève réflexion, tombait sous le sens : la jalousie. Une jalousie qui n’avait jamais eu lieu d’être, d’abord, et qui dépassait les bornes, mais une jalousie tout de même qui trompait les sens et la raison de celle qui la portait.
Ses oreilles chastes désapprouvèrent la vulgarité éhontée de Loïs, mais la femme passa outre; elle n’avait tout simplement pas envie de s’attarder sur ce détail linguistique. Elle se concentra plutôt sur le contenu, qui n’était finalement pas mieux. « Eh bien, merci de me le rappeler. » commenta aigrement Valery en croisant les bras, seul signe manifeste de son agacement. Au fur et à mesure que la conversation progressait – mais pouvait-on qualifier cette dispute de réelle conversation, ou de progression ? – elle avait fini par comprendre que la blonde tentait de stimuler sa colère, comme si elle avait envie d’être punie. Un peu de la même manière que les kleptomanes, qui désiraient d’une manière plutôt tordue se faire prendre pour qu’on leur dise que voler les biens d’autrui était « mal », si elle en croyait un psychologue de sa connaissance. Quoi qu’il en soit, Valery se disait qu’en la provoquant, Loïs cherchait, inconsciemment ou non, à entamer le dialogue avec elle et éventuellement, à se faire pardonner. Sa colère pouvait découler de sa culpabilité, c’était plausible. Cela dit, cela ne réglait pas le problème actuel. Valery arqua un sourcil en voyant l’autre femme se mouvoir lentement en sa direction, comme au ralenti, puis l’entraver de ses deux bras, un de chaque côté de son corps toujours plaqué contre cette satanée porte. Cette position lui rappelait douloureusement leur dernière rencontre, qui s’était soldée par le brusque départ de Valery; cette fois, malheureusement, la carte de la fuite ne pouvait être jouée.
Les paroles empoisonnées de Loïs, combinées à sa soudaine et dérangeante proximité, suffirent à réveiller la jalousie enfouie sous la fierté de Valery. De perturbantes images de sa femme ainsi que de cette petite stagiaire, sans doute libertine et débauchée, couchées côte à côte s’imprimèrent dans son cerveau. Du calme, Valery, du calme, se flagellait-elle avec obstination alors que ses lèvres se plissaient de déplaisir. Loïs voulait la provoquer, c’était son but. Elle devait simplement veiller à ne pas tomber comme une imbécile dans son piège, car cela signifierait qu’elle aurait perdu la guerre froide qui perdurait depuis maintenant un peu plus d’un mois. Et Valery avait une sainte horreur de la défaite, les avocats avec qui elle se battait en Cour l’avaient vite compris. Elle rendit à Loïs son regard insatiable sans un mot. Elle avait appris il y avait des années de cela qu’il valait mieux réfléchir avant d’ouvrir la bouche. La tête haute, la femme ricana sans joie. « Tu ne supportes plus mon silence ? Tu as besoin que je te parle ? » répéta-t-elle lentement, une note de condescendance et d’incrédulité dans sa voix. Elle enchaîna, ne lui laissant pas le temps de lui couper la parole : « Et moi, je ne supporte pas que des mains étrangères aient souillé ton corps. Cela, contrairement aux injustes insinuations que tu portes à l’encontre de mon amie Tala, s’est bel et bien passé. J’ai besoin… » Sa voix, étonnamment agitée et possessive, s’éteignit abruptement. Ses prunelles cendrées parcoururent le visage de sa douce en s’attardant sur les lèvres qu’elle avait appris à connaître à travers les années. Elles étaient maintenant si près l’une de l’autre que ç’en était douloureux. Loïs était infidèle, manipulatrice, sadique, voilà la vérité que Valery ne devait pas se permettre d’oublier. Elle brisa donc le contact visuel qui s’intensifiait de seconde en seconde, et revint à contrecœur à ses dernières paroles : « Non, je n’ai besoin de rien, de rien du tout… » Elle laissa son regard vagabonder sur le mur d’à-côté, tant qu’elle évitait de regarder la femme de loi. Cependant, elle ne s'abaissa pas à incliner sa tête devant elle. « Si tu me pries de te parler, moi, je te prie de t’en aller. » Le corps rigide, Valery attendait que la blonde lui obéisse, même si elle se doutait que cela n’arriverait sans doute pas, vu son caractère de cochon.
Loïs Spencer
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Sujet: Re: Eros & Thanatos [PV VALERY] Mar 9 Avr - 23:44
EROS & THANATOS
Valery feat Loïs.
Le désir est un sentiment tellement étrange. En réalité, ce n'est pas tant une réaction physique à proprement parlé mais plutôt une réaction psychique qui vient déclencher une réaction du corps telle que nous la connaissons tous. En effet, le cerveau réagit face à l'objet désiré et vient emmètre des signaux qui se traduisent de manière physique. Je me suis toujours demandé pourquoi, dans le cas du désir sexuel, on désirait d'avantage telle personne plutôt qu'une autre. Le désir peut parfois provenir de ce qu'on ne peut pas posséder. Le corps de l'autre, qui nous échappe de manière obligatoire, devient alors objet de fantasme. De la même façon, quelque chose ou quelqu'un d'inaccessible, peut provoquer en nous un désir plus grand. Il y a quinze ans, ce que je pouvais ressentir pour Valery démontrait très bien cette théorie. Cette jeune femme à la beauté indiscutable, si sexy, si attirante, l'était sans doute encore plus parce que je n'avais pas réellement le droit d'être avec elle. Embrasser, désirer à ce point, la fille de mes patrons, pouvait laisser penser que je n'avais aucune considération morale. Et pourtant, je ne pouvais lutter contre l'attirance que procurait cette femme en moi à chaque fois que j'étais face à elle. Et plus je luttais devant cette relation secrète et interdite qui débutait, plus j'avais envie d'elle. Finalement il est parfois préférable de ne pas lutter contre ce que l'on ressent. C'est sans doute aussi ce que j'avais décidé de faire avec cette jeune stagiaire du commissariat. Là encore, cette femme m'attirait par son côté aguicheur et plus je pensais à ma femme, mon fils, au fait que je n'avais pas le droit de commettre cette erreur, et plus mon désir pour elle grandissait. Le désir est finalement un poison tout aussi destructeur que peut l'être la jalousie. Le plus étrange dans toute cette histoire c'est sans doute que le plaisir que j'avais pris avec cette jeune policière était bien faible à côté du désir que j'avais pu éprouver pour elle avant de faire cette stupidité irréparable. J'imagine que ce qui m'empêchais vraiment de comprendre pourquoi j'avais fais cela, c'était le désir que j'avais toujours pour ma femme, même après quinze ans de relation de couple avec elle. Certes, notre histoire avait beau être devenue publique et "autorisée", l'amour si fort, si intense que je ressentais pour Valery m'amenait à la désirer toujours autant. Il est vrai, que peu de temps avant que je la trompe, notre relation et notamment notre vie sexuelle était devenue plus platonique. Sans doute parce qu'une routine s'était installée dans notre couple, ce qui peut être normale arriver à quinze ans d'histoire d'amour. Néanmoins, je savais pertinemment que l'amour que je portais pour cette femme, ne pourrait jamais me laisser indifférente à ses charmes.
D'ailleurs, ce soir, je la désirai plus que jamais. Notre situation actuelle, plutôt conflictuelle, le manque de sa peau, de ses mains, de ses baisers, devaient décupler tout ce que je ressentais à l'égard de Valery. Bras tendus de chaque côté de la porte, cette magnifique sirène prisonnière de mon emprise, je ne pouvais m'empêcher d'admirer chaque trait de son visage que je connaissais pourtant par coeur. Je ne me lassais pas de la regarder, même après ces années. Ce regard de haine qu'elle me jetait était une véritable souffrance bien qu'il n'avait pas pour effet de diminuer mon désir, au contraire. Le seul moyen de garder mon self-contrôle dans cette situation qui n'avait pourtant rien d'excitant au premier abord, était de parler. Lui faire part de tout ce que je pensais d'elle à cet instant précis. Venant lui reprocher son manque de réaction, son attitude fermé qui faisait qu'elle refusait de parler de ce qu'il s'était passé entre moi et cette fille de la police. Lui rappeler les actes que j'avais commis avec une autre qu'elle, n'était peut être pas une bonne chose, mais j'ai tout de même eu l'impression, durant quelques secondes, que ça allait la faire réagir humainement ! Elle me rappelait elle aussi les faits et durant ce moment, j'ai pu ressentir toute la haine que Valery ressentait à mon égard. Elle avait mal, terriblement mal. C'était difficile de me rendre compte que je l'avais autant fais souffrir. Personne n'aime faire souffrir les gens qu'il aime, et moi encore moins. Je n'étais pas du genre à me réjouir de la douleur d'autrui et encore moins si cet autre se prénommait Valery. Au passage, elle avait prit bien soin de me rappeler que ma crise de jalousie envers Tala n'avait pas lieu d'être, ce qui laissait entendre qu'elle avait bien plus de raison que moi d'être en colère à cet instant précis. Et pourtant, elle ne l'était pas ! Comme d'habitude ! Totalement dominée par moi même, coincée contre cette porte et mon propre corps, elle arrivait quand même à rester de marbre, ne laissant rien paraître même si pendant quelques secondes, j'avais cru qu'elle allait enfin se mettre en colère, ou en tout cas dire quelque chose par rapport à ce sujet tabou. Mais non, ça aurait été vraiment mal connaître Valery. Pourtant, je souhaitai vraiment qu'elle s'énerve, qu'elle me crache des mots affreux en plein visage. Réaction peut être un peu masochiste mais pour retrouver la paix avec elle et moi même, j'étais prête à crever l'abcès. J'avais toujours fonctionné de cette manière, ce n'était pas une nouveauté pour Valery. Bref, mon espoir a donc été de courte durée puisqu'elle a préféré s'arrêter me priant alors de partir sur un ton froid et sec. Elle voulait que je quitte cette maison, où j'avais pourtant vécu durant très longtemps. J'ai poussé un long soupire, baissant la tête, presque désolée, encore une fois, par cette absence de réaction. Le regard baissé, mes yeux se posèrent de manière instantanée sur sa poitrine, sans que je n'ai vraiment contrôler leur direction. Cette vue était superbe et j'avais l'impression de la redécouvrir après très longtemps. Je venais pratiquement de me rendre compte qu'elle était en robe de nuit, ce qui la rendait particulièrement sexy tout comme son regard de feu qu'elle me jetait. J'ai finalement reculée de quelques centimètres d'elle, la libérant ainsi de la domination que j’exerçais sur elle. C'était d'ailleurs plutôt rare. Valery était souvent celle qui avait le dessus dans une conversation, que ce soit une dispute ou non d'ailleurs. Le seul moment où je devenais dominante et Valery d'avantage soumisse, c'était lorsque nous faisions l'amour. C'est comme si dans ces moments là, elle baissait véritablement les armes, se laissant juste guider par le plaisir que je pouvais lui procurer. Plus loin d'elle, mon regard s'est remit à parcourir son corps, sans que je tente de le dissimuler. Je sentais un feu brûlant s'éveiller en moi, me provoquant de légères décharges dans le bas du ventre. Mes yeux se baladaient sur son corps, balayant chaque recoin de sa peau que je connaissais si bien. Cette nuisette était sublime. Lui arrivant juste au dessus des genoux, je pouvais admirer ses jambes, devinant ainsi ce qui était dissimuler sous cette robe de nuit. Remontant de nouveau mon regard vers sa poitrine, mise en avant dans cette tenue, je ne pu m'empêcher de me mordre légèrement la lèvre inférieure. J'avais terriblement envie d'elle à cet instant précis. Je ne serais dire quel retournement de situation avait pu me mettre dans un tel état tout d'un coup, mais je n'avais qu'une seule envie. J'ai croisé son regard et j'ai finalement plongé mes yeux dans les siens, ne pouvant détourner mon regard d'elle. Je me connaissais suffisamment bien pour savoir que dans mes yeux, on pouvait certainement lire tout le plaisir que je ressentais pour elle. Ce n'était peut être pas le moment et Valery n'avait peut être pas apprécié cette contemplation que j'avais fais d'elle à ce moment précis, mais je m'en fichais éperdument. A trente cinq ans et après une grossesse, cette femme était toujours d'une beauté incroyable.
"Je n'ai pas du tout l'intention de partir...Pas maintenant." ais je dis sur un ton plutôt calme cette fois bien que ma voix devait clairement montrer l'idée que j'avais en tête. Ma femme me manquait. J'avais terriblement envie de la retrouver et si elle ne voulait pas aborder une discussion avec moi, ce n'était pas un soucis, j'allais utiliser une autre méthode. Ma propre méthode. En une simple soirée, j'avais réussi à ressentir un million de sentiment, qu'on pourrait croire pourtant contradictoires. Je l'avais détesté après l'avoir vu au bras de Tala, j'avais été folle de jalousie à l'idée qu'elle puisse être dans notre lit et maintenant je la désirai plus que jamais. Je crois même, que ça faisait des années que je ne mettais pas sentie autant attirée vers elle. Sans doute parce que maintenant je ne pouvais plus l'avoir. Ce qu'on peut être stupide parfois ! Il fallait que je me rende compte que j'étais en train de la perdre pour m'attarder sur tous ces petits détails sur lesquels je ne m'attardais pourtant plus. Le contour de ses formes, la couleur de sa peau, la place de chaque grain de beauté. Je la dévisageais depuis maintenant environ trois minutes et ça pouvait clairement se voir. J'avais envie de lui faire l'amour, maintenant. Et même si je prenais le risque de me faire jeter, je devais le faire. Après tout, il vaut mieux avoir des remords plutôt que des regrets non ?! La vie était trop courte. La journée d'aujourd'hui, où j'aurais pu mourir en était la preuve. Je devais réagir. Réagir avant de perdre ma femme. Avant qu'elle aille tout simplement se réfugier dans les bras de Tala ou de quelqu'un d'autre d'ailleurs. Reculant d'un pas, baissant la tête et passant une main dans mes cheveux, j'hésitais soudainement à disparaître de cette maison ou à lui sauter dessus. J'ai finalement opté pour la dernière option. J'ai soudainement redressé le regard, pénétrant le sien et je me suis avancée vers elle à une vitesse folle, comme si des milliers de mètres nous séparaient alors que ce n'était pas du tout le cas. J'ai attrapé son visage fermement, la plaquant encore d'avantage contre cette porte, j'ai collé mon corps au sien et j'ai enfin posé mes lèvres sur les siennes. Une de mes mains dans ses cheveux que je tenais fermement, j'ai tout de suite rendu le baiser passionné. Bien qu'au départ, j'avais un peu peur de me prendre une gifle mais non. Elle n'a pas bronché ou plutôt elle a rendu ce baiser tout aussi passionné. Cela faisait très longtemps que je ne l'avais pas embrassé avec autant de passion et de violence presque. La main qui n'était pas dans ses cheveux est venue descendre le long de son corps, glissant contre sa jambe droite, faisant remonté sa chemise de nuit jusqu'au haut de sa hanche. Je ne pouvais mettre fin à ce baiser. Mon corps tout entier brûlait du feu de la passion. Je sentais des milliers de frissons me parcourir le corps et de nombreuses décharges dans le bas de mon ventre. M'appuyant d'avantage contre elle, j'ai finalement mit fin au baiser, venant légèrement mordre sa lèvre du bas. "Ca fait tellement longtemps..." ais je dis tentant de reprendre mon souffle, avant de lâcher sa boucher pour venir embrasser son cou de manière plutôt bestial là encore. Ca manquait très clairement de douceur mais ce qui m'animait en ce moment était surtout passionnel. "J'ai envie de toi Valery..." ais je continué dans le creux de son oreille avant de venir mordre délicatement le lobe de celle-ci. Reprenant mes baisers dans son cou, qui se dirigeaient vers le haut de sa poitrine. Ma main gauche était venue rejoindre ma main droite, remontant encore un peu plus sa robe de nuit.