Une longue matinée à l’hôpital, non il ne travaillait pas encore, il n’était pas prêt pour ça, il n’était pas prêt pour assurer toute une garde debout dans l’action. Il était là comme tous les jours depuis presque un an pour faire sa rééducation. Son dos était parfois si douloureux et les séances de kinésithérapie ni faisait souvent rien. Il travaillait dur pour reprendre une vie normale, une marche normale mais ce n’était pas si évident et les traces de l’accident étaient bien présentes sur lui. Cette cicatrice sur son visage lui rappelle chaque jour qu’il a bien failli mourir sur cette route, son casque lui avait sauvé la vie même si il s’était fendu au moment de l’impact. Un choc si violent même encore aujourd’hui il revit ce choc dans ses cauchemars. Le bruit de son corps sur le bitume, le froid, la peur et l’inconscience pendant trois longs mois. Il devait avancer à présent et se battre pour reprendre sa vie d’avant et son travail. Tant d’effort, c’est un exemple ici dans le centre de rééducation, le voir ici tous les jours force le respect même si parfois il a envie de tout envoyer en l’air et de baisser les bras mais, ce serait trop facile. Khléa sa kinésithérapeute était un peu trop présente pour lui et surtout ce n’était pas rare de voir les deux jeunes gens dans un hôtel et ça n’avait rien de médical si vous voyez ce que je veux dire. C’était méchant à dire mais pour lui elle n’était qu’une distraction quand il avait besoin de tendresse, besoin de ne penser à rien, juste au plaisir, surtout le sien a vrai dire. Ce n’était qu’un homme et il n’avait qu’une fille en tête cependant pour le moment elle n’était pas libre alors il fallait qu’il passe le temps. Il pleuvait aujourd’hui, il n’aimait pas vraiment la pluie, il était beaucoup plus pour la neige et le soleil, oui je sais assez contradictoire comme garçon. Enfin être trempé en avoir plein les chaussures non ce n’était vraiment pas pour lui sauf quand il était enfant quand il prenait un malin plaisir à sauter dans les flaques d’eaux pour le plus grand désarroi de sa mère nettoyant les dégâts. Il était donc dans l’hôtel de la ville avec Khléa qui venait de partir le laissant seul dans le lit, après tout elle n’était venu que pour ça, pas pour discuter après l’acte. Il se rhabilla doucement, ajusta sa coupe de cheveux en bataille ce n’était pas le genre à mettre du gel, une main dans ses cheveux et pour lui c’était digne d’être sa coiffure. Avant de partir régler la note, il vit une jeune femme avoir du mal avec la machine à café de l’établissement. Il avait l’habitude d’y prendre un café, il a toujours été accro à la caféine et donc il avait l’habitude que la machine face des caprices. Il s’approcha et sans vraiment faire attention à cette femme il mit un grand coup sur le dessus de la machine et le café se mit à couler immédiatement. « Voilà ! » Il se retourna légèrement pour voir son visage et ce fût le choc… C’était elle dahlia , celle qu’il n’avait pas vu depuis 6 ans maintenant, il ne savait pas quoi dire, un long silence pendant quelques secondes peut-être même une minutes et puis bêtement il finit par dire. « Salut toi ! C’est bien le dernier endroit où je pensais te voir. » C’était sorti comme ça, sur un coup de tête, pas par méchanceté juste par étonnement et il fallait bien commencer par quelque chose.

« T’es vraiment qu’un con ! » Khléa en avait marre de cette situation mais, c’était plus fort qu’elle, elle finissait toujours dans un lit avec lui, à l’hôtel et même parfois à l’hôpital. Et si ça se savait elle pourrait avoir des ennuis allant jusqu’au renvoi de son travail. La charte de l’hôpital stipule bien que les professionnels n’ont pas le droit d’entretenir de relations avec les patients. « Je te l’avais dit dès le début Khléa, pas d’engagements, pas de sentiments juste du plaisir et je pense que tu en prends assez avec moi. » Il était peut-être un peu dur, non juste réaliste et franc, ça n’irait jamais plus loin, elle n’était qu’une fille de plus pour elle. Il prenait soin de ne jamais prendre des blondes, lui rappelant trop sa blondie. « Je sais bien mais moi je risque gros avec toi. » il ne put se retenir un léger sourire, après tout il ne l’obligeait à rien, c’est elle qui finissait toujours par le rejoindre dans l’hôtel. « Je ne te viole pas non plus c’est toi qui vient à chaque fois et ne me dit pas le contraire. » Un silence puis un claquement de porte, ça se terminait souvent comme ça depuis pas mal de temps. Il savait que demain elle serait là-bas à l’hôpital, qu’elle s’occuperait de lui et qu’ensuite elle serait dans un lit ou sur un brancard dans une chambre vide avec lui. Ce n’était qu’une question de sexe, il ne ressentait vraiment rien pour elle, il n’était même pas sûr d’apprécier sa compagnie hormis dans une chambre d’hôtel. Mais à présent il était devant Dahlia, 8 ans depuis la dernière fois, depuis cette fois où elle avait refusée de venir avec lui. « Salut. ça fait longtemps. » Froide oui elle l’était mais, c’était normal vu la situation, lui aussi aurait pu rester enfin il avait mis sa carrière en avant. Il ne pouvait s’empêcher de la fixer, elle n’avait pas tellement changée, toujours aussi belle, toujours sa petite blondie même si elle avait pris en maturité. Il mordilla sa lèvre inférieure, signe qu’il était embarrassé. « Tellement et en même temps peu de choses et toi ? Tu vas bien ? Tu as l’air d’aller bien en tout cas et on m’a dit que tu étais en couple depuis pas mal d’années, félicitations. » Direct, légèrement froid et amère. Il la fixait toujours dans les yeux guettant la moindre réaction. Elle était contre le mur lui laissant place à la cafetière, il prit un café, le plus fort de la machine il en avait bien besoin là maintenant...

Ses longs cheveux blonds lui rappelait combien il aimait jouer avec en la câlinant pendant des heures, juste dans ses bras, protecteur. Son regard avait été rarement été aussi froid avec lui, il n’était pas habitué à ça mais c’était logique vu la situation, elle n’allait pas lui faire un grand sourire tout comme lui n’allait pas le faire. Ce n’était pas le seul fautif dans l’histoire même si il s’en veut depuis tout ce temps. Il avait changé lui aussi, il n’était plus le même, il n’était pas ce jeune adulte fougueux, prêt à tout pour vivre ses rêves. Elle était son amour d’adolescent, sa supportrice, son moteur, elle était un tout pendant trois ans et à cet âge-là c’est tellement rare. Il aurait pu avoir n’importe qu’elle fille mais, non c’était Dahlia qu’il voulait. Il fêterait ses 30 ans l’année prochaine avec tellement de regret si la situation ne changeait pas. Bien-sûr que de la savoir en couple le rendait malade, bien-sûr qu’il aimerait lui prendre sa place mais de toute évidence ce ne serait sans doutes jamais envisageable. Son regard posé sur lui, si froide comme indifférente et ses mots qui sortent comme des couteaux. Elle avait le droit de le faire, elle avait le droit de lui en vouloir encore tout comme lui. « De retour à Southington? Qui tu as planté cette fois? » La phrase qui fait mal, la phrase qui laissa Wes sans voix pendant des secondes, il ne la fixait plus, il hésitait à partir, il était clair qu’elle ne le voulait plus dans sa vie et ça depuis fort longtemps. Une phrase peut tout changer, juste une phrase, quelques mots dits sous la colère sans doute mais, tellement douloureux pour lui. Il but son café pour se laisser le temps de réfléchir sur la manière de lui répondre. « J’ai planté ma moto contre une voiture tu vois c’est peut-être aussi brutal que notre rupture blondie. » Il avait dit ça comme ça, il n’était plus froid, il fuyait son regard à présent, c’était sorti naturellement, elle l’avait blessé avec sa phrase. « On s’est plantés ! Je ne suis pas le seul dans l’histoire, je n’étais pas le seul et tu le sais très bien, tu aurais pu venir après, j’avais mon portable tu aurais pu appeler mais, c’est tellement facile de remettre la faute sur moi après tout je suis le méchant dans tout ça. Alors quoi on se déteste, on part chacun de notre côté avec nos regrets et nos douleurs, on promet de jamais se revoir ? » Les gens passaient à côté d’eux mais, il n’y prêtait aucune attention, le regard de nouveau dans celui de Dahlia. Attendant sa réponse, juste une réponse.

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« Je ne pourrai pas revenir en arrière, c’est du passée tout ça, le deuil de notre histoire, de notre amour et je me sens tellement ridicule face à toi là maintenant. J’ai souvent voulu revenir. » Deux ans après son départ, il était revenu le temps d’un week-end pour prendre des affaires chez ses parents et de refaire une demande à Dahlia mais, elle était en couple, il avait surpris le couple dans un restaurant, elle avait l’air heureuse. Il était bien trop aigre pour lui dire, bien trop déçu même encore aujourd’hui pour lui avouer qu’il était revenu en ville pour elle. Elle n’avait pas eu de mal à refaire sa vie et lui s’accroche à des rêves depuis huit ans. « Du temps pour quoi? » Il ne le savait même pas lui-même, il ne savait même pas pourquoi il continuait à parler devant eux, ce n’était pas le moment et ça ne le serait sans doutes jamais, elle n’était pas prête pour le dialogue et encore moins à exprimer un pardon. « Après que tu sois parti, je suis restée cloîtrée chez moi, je me suis coupée du monde. Et puis, j'ai trouvé une raison d'affronter chaque jour, j'ai trouvé le plus beau boulot du monde.. J'organise des mariages et je rends les gens heureux. Et le pire dans tout ça c'est que je me marierais peut-être jamais. Ironique hein? » Là dans cet ascenseur, les deux jeunes gens se regardent, s’observent et se jugent. Si seulement elle savait qu’il n’avait pas ressenti le moindre amour depuis tout ce temps, qu’il vivait dans le passé et que la seule chose à son réveil de son coma a été son prénom. Elle était donc organisatrice de mariage, il l’imaginait parfaitement bien dans ce rôle, elle a toujours aimé rendre les gens heureux et apporter son aide. « Rien n’est jamais vraiment perdu tu sais, ton couple, beaucoup de choses peuvent s’arranger. » Il n’en croyait pas ses oreilles il venait de la conseiller sur son couple alors qu’il aimerait tant qu’elle le largue pour revenir avec lui. « Si il t’aime vraiment … » Un silence soudain, si elle savait ce que ça lui coûtait de lui dire ça, comme il regrette chacun de ses mots à présent mais, il ne pouvait pas faire l’égoïste. Et même qu’il luttait contre la douleur d’être debout devant elle aussi longtemps, les traits sur son visage endurcit signe de douleur mais, il n’en avait rien à faire, il resterait le temps qu’il faudrait. « Tu es forte, tu l’a toujours été forte. Je ne trouve pas ça ironique, tu ne sais pas encore de quoi demain sera fait, peut-être que le mariage ce n’est pas pour maintenant et peut-être que si tu ne peux pas savoir à l’avance malheureusement. On peut faire tant de choses par amour. »Il avait quitté cette ville pour l'amour d'un métier, d'un carrière, il voulait se spécialisé en pédiatrie et l’hôpital de la petite ville ne proposait rien dans se sens. Alors ce n'était pas le dernier des enfoirés, il avait fait des choix pour son avenir, ses propres choix.